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Actualités - CHRONOLOGIES

Finance et islam - Transparence, gouvernance et gestion du risque - Le Liban propose des solutions - pour la gestion des fonds islamiques

C’est devant un parterre d’une centaine de banquiers du monde arabe que M. Rifat Ahmed Abdel Karim, secrétaire général d’une institution d’audit des fonds islamiques, a introduit, hier, la première partie de deux jours de conférences données sur la gestion des fonds islamiques. Patronnées par le Premier ministre, M. Rafic Hariri, ces rencontres, entre hommes d’affaires arabes et représentants de la communauté financière internationale, ont pour objectif de proposer à ces institutions, un cadre légal et comptable, adapté aux préceptes occidentaux de la finance et respectant la charia. Vouloir encadrer, selon les critères des autorités financières internationales, l’essor des fonds islamiques ; n’est-ce pas tenter de mettre en phase deux aimants, pourtant de mêmes pôles ? C’est ainsi que pourrait être résumée la problématique de l’ensemble des conférences données à l’hôtel Phoenicia par des spécialistes tant occidentaux qu’arabes. Organisée, avec succès, par l’International Business Alliance Group, cette initiative a été soutenue par la Islamic Development Bank, la Banque du Liban et une institution d’audit des fonds islamiques. Cette première réunion a été aussi, visiblement, encouragée par le FMI, représenté par son responsable régional, M. Paul Chabrié. Largement sponsorisée par les responsables de Bahreïn, la première journée a été ouverte par cheikh Ibrahim ben Khalifa al-Khalifa, président de l’Institution de contrôle des fonds islamiques, qui a évoqué la nécessité pour ces organisations arabes de gagner en crédibilité. Le président de cet organisme d’audit a prôné une comptabilité plus rigoureuse, une bonne gouvernance des fonds et une gestion du risque conforme à la charia. C’est précisément là où le bât blesse. Comment rendre compatible des opérations qui sont initiées «à la grâce de Dieu», avec une transparence et une méthode cartésienne occidentale ? Pourtant, les responsables de la Banque mondiale s’inquiètent de voir se démarquer des fonds qui représentent maintenant environ 500 millions de dollars, soit 10 % de la capitalisation des banques arabes. La solution libanaise : la fiducie Pour M. Riad Salamé, patron de la BDL, qui a participé à l’inauguration de cette réunion, il y va, aussi, de la performance de ces institutions islamiques et de leur efficience au plan de développement de la région arabe. «Pour cette raison, a précisé M. Salamé, la Banque du Liban recherche le meilleur fonctionnement possible de ces fonds. Au Liban, à travers un cadre international, une banque islamique peut opérer, même si la demande ne s’est pas encore fait sentir. Cette réunion doit tenter de dresser des critères de gestion qui permettraient à ces fonds d’être intégrés dans les circuits financiers classiques», a conclu le gouverneur de la Banque centrale. Ces arguments ont été, d’ailleurs, repris en écho par M. Fouad Siniora qui a représenté M. Hariri ; M. Siniora s’est toutefois montré plus insistant sur les avantages du libéralisme libanais et des structures du secteur bancaire. Il faut rappeler que depuis 1996, le Liban s’est doté d’une loi sur la fiducie permettant aux banques islamiques certaines opérations. En fait, les fonds islamiques, qui ont été créés il y a environ 25 ans, sont devenus une réalité économique et financière depuis une dizaine d’années. Dans ce contexte, le FMI et les autorités internationales monétaires pourraient admettre un statut particulier pour un marché spécifique, à la condition, toutefois, qu’une transparence soit assurée par une comptabilité solide et des critères de gestion du risque plus scientifiques. Par la suite, les travaux entre participants ont débuté par des exposés de MM. Paul Chabrier, directeur du FMI pour la région, et Mabid Ali al-Jarhi, directeur de l’Institut de recherche séoudien, en la matière. Ces explications claires ont permis de poser clairement les problèmes et de façon pragmatique. Puis plusieurs opérateurs ont apporté leurs témoignages en termes de gestion du risque et au niveau du rôle régulateur que devrait avoir une instance indépendante de supervision des activités des fonds islamiques. Plus tard dans l’après-midi, ont été évoqués les moyens possibles pour améliorer les performances de ces fonds. Là encore, les témoignages se sont succédé à travers les présentations du gouverneur de la Banque du Pakistan et de divers intervenants spécialisés dans l’audit, mais aussi dans le développement économique des régions. Aujourd’hui, il est prévu une série de conférences, données par des intervenants issus de cabinets internationaux de conseil et d’audit, tous opérant dans le monde arabe. Les thèmes traités porteront sur la transparence des organisations financières islamiques, le développement d’une forme d’audit et de mécanismes comptables, l’adaptation de la fiducie aux fonds islamiques. Des recommandations pratiques devraient suivre…
C’est devant un parterre d’une centaine de banquiers du monde arabe que M. Rifat Ahmed Abdel Karim, secrétaire général d’une institution d’audit des fonds islamiques, a introduit, hier, la première partie de deux jours de conférences données sur la gestion des fonds islamiques. Patronnées par le Premier ministre, M. Rafic Hariri, ces rencontres, entre hommes d’affaires arabes et représentants de la communauté financière internationale, ont pour objectif de proposer à ces institutions, un cadre légal et comptable, adapté aux préceptes occidentaux de la finance et respectant la charia. Vouloir encadrer, selon les critères des autorités financières internationales, l’essor des fonds islamiques ; n’est-ce pas tenter de mettre en phase deux aimants, pourtant de mêmes pôles ? C’est ainsi que pourrait être...