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Actualités - CHRONOLOGIES

PROCES - La brigade des mœurs serait-elle innocente des accusations de corruption dans l’affaire des centres de massage ?

Les avocats des accusés plaident non coupable… La scène rappelle les fameux sketches des chansonniers sur les fonctionnaires zélés, amateurs de compensations sonnantes et trébuchantes pour faire passer le manque de respect des critères. Sauf qu’elle se déroule devant le tribunal militaire et qu’elle met en cause en plus de nombreux propriétaires de bars et de centres de massages, le responsable de la brigade des mœurs et ses adjoints, les premiers accusés d’avoir versé et les seconds d’avoir encaissé des pots-de-vins pour fermer les yeux sur la prostitution qui se déroulerait sous couvert d’activités légales. La prochaine audience a été fixée au 14 mars et elle sera consacrée à l’audition des plaidoiries de la défense. Le tribunal serait-il le meilleur moyen d’étouffer les scandales ? Après avoir bouleversé les milieux politiques, sociaux et sécuritaires, l’affaire de la fermeture des bars et des centres de massage est en train de se transformer en une banale affaire de mœurs. Au cours de l’enquête préliminaire, les propriétaires de certains bars et centres de massage qui pratiquaient en réalité la prostitution avaient accusé le responsable et les membres de la brigade des mœurs d’accepter des pots-de-vins pour fermer les yeux sur leur commerce illicite. Mais lors de leur interrogatoire devant le tribunal militaire par le brigadier Maher Safieddine et par le commissaire du gouvernement le magistrat Maroun Zakhour, les inculpés ont nié en bloc les faits qu’ils avaient eux-mêmes reconnus au cours de l’instruction, affirmant que les aveux avaient été extorqués sous la menace. Finalement, à les en croire, le responsable de la brigade des mœurs, le colonel Youssef Samné, et ses nombreux adjoints seraient totalement innocents des accusations portées contre eux : notamment le bénéfice personnel en contradiction avec les obligations de leurs fonctions et la non-exécution des instructions militaires. Aucun propriétaire de bar ou de centre de massage n’aurait donc payé de l’argent aux membres de la brigade des mœurs et en tout cas, ceux-ci n’auraient jamais été sensibles à cette corruption. Le colonel Samné avait reconnu avoir reçu de temps en temps des informations sur la corruption de certains membres de la brigade. Il aurait alors ordonné l’ouverture d’une enquête et lorsque les accusations se vérifiaient, il aurait pris des mesures disciplinaires à l’encontre des coupables. Par contre, les inculpés avaient justifié la fermeture de certains bars et centres de massage par le fait qu’ils servaient parfois de couverture à la prostitution, qui est officiellement interdite au Liban. Dans ce cas, selon les inculpés, le parquet était alerté et le bar ou le centre en question était mis sous scellés. Hier l’audience était consacrée au réquisitoire du commissaire du gouvernement qui s’est longuement étendu sur la corruption dans certains milieux requérant des peines de prison diverses contre ceux qui ont failli à leur mission de protection des mœurs pour une poignée de dollars. Par contre, les huit avocats de la défense entendus hier ont tous plaidé non coupable, demandant au tribunal l’acquittement de leurs clients. Le 14 mars prochain, le tribunal militaire poursuivra l’audition des plaidoiries avant d’émettre son jugement. Mais tous ceux qui croyaient assister à un procès juteux où l’on sortirait enfin des sentiers battus, des non-dits et des tabous ont été bien déçus. Le milieu trouble des bars, des centres de massage et du trafic illicite des corps gardera ses secrets et la brigade des mœurs sauvera sa réputation…
Les avocats des accusés plaident non coupable… La scène rappelle les fameux sketches des chansonniers sur les fonctionnaires zélés, amateurs de compensations sonnantes et trébuchantes pour faire passer le manque de respect des critères. Sauf qu’elle se déroule devant le tribunal militaire et qu’elle met en cause en plus de nombreux propriétaires de bars et de centres de massages, le...