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Actualités - REPORTAGES

SANTÉ - Les médecins mettent l’accent sur la nécessité d’une alimentation saine - Une société qui pousse les enfants à trop manger...

«L’équilibre alimentaire de l’enfant en âge scolaire» est le thème du forum organisé par la société Consultations internationales juridiques et économiques (CIJE), au palais de l’Unesco. Des conférences qui se sont déroulées en arabe, s’adressant à un public majoritairement estudiantin, mais dont le contenu a parfois manqué de consistance, certains aspects importants ayant été carrément négligés. Le docteur Antoine Saliba, médecin de nutrition, a abordé, dans un premier temps, l’alimentation de l’enfant qui varie selon les étapes de sa croissance, en fonction de l’évolution de ses besoins, mais aussi de l’influence de l’entourage familial. D’où l’importance de la communication entre parents et enfants, qui favorise leur relation aux nouveaux aliments et développe leur goût. Car, explique-t-il, l’enfant a une relation impulsive vis-à-vis des aliments que ses parents lui présentent. C’est la raison pour laquelle ces derniers doivent favoriser son éveil, tout en lui assurant l’équilibre alimentaire indispensable à sa santé. Un équilibre fait du petit déjeuner, du déjeuner et du dîner, entrecoupés de deux goûters. Et d’insister sur l’importance du petit déjeuner idéalement constitué de lait, de céréales, de fromages, de confiture, de fruits et de pain, mais que trop d’écoliers escamotent, se gavant de chips et de boissons gazeuses durant la récréation, au détriment des règles minimales de l’alimentation saine. Quant au déjeuner, il doit être varié, alternant les viandes, les volailles, les poissons et comportant légumes, féculents et fruits. Finalement, le dîner doit être léger, car le corps se repose, le soir, et n’a plus besoin d’énergie. Idéalement, conseille Antoine Saliba, ces repas doivent contenir des protéines animales et végétales en quantité suffisante, pour construire les muscles, les os et les défenses de l’enfant, la proportion idéale étant de 2/3 de protéines animales pour 1/3 de protéines végétales. Mettant l’accent sur une alimentation de bonne qualité, mais aussi en quantité suffisante, il dénonce la tendance de la société libanaise à suralimenter ses enfants. Suralimentation dont les enfants eux-mêmes paient le prix, car elle présente des risques, prévient le Dr Saliba, tout en exposant les problèmes découlant de l’obésité, comme un taux élevé de cholestérol ou de diabète, des inflammations articulaires, des excès de graisse dans les vaisseaux, et même des problèmes de croissance, sans oublier les répercussions psychiques qui en découlent. La boulimie, trouble du comportement alimentaire Le psychologue Raed Mohsen a survolé les troubles du comportement alimentaire chez l’enfant, insistant tout particulièrement sur la boulimie. Une pathologie qu’il considère comme une crise psychologique et non une maladie, et qui touche plus particulièrement les adolescentes vivant des problèmes relationnels avec leur entourage, mais aussi les enfants abusés physiquement ou sexuellement. Cette boulimie est le moyen de traduire leurs problèmes et est suivie de vomissements provoqués par la jeune fille elle-même, soucieuse de ne pas prendre du poids. C’est aussi un moyen pour la jeune fille de dominer sa famille, ses amis et même son corps, qu’elle ne peut contrôler autrement. L’évolution de cet état est rapide, et rien ne l’entrave vu que l’adolescente mange sans aucun frein, tout en gardant sa ligne. Et le Dr Mohsen de mettre en garde contre les graves problèmes de santé qui risquent de résulter de la boulimie, comme la maigreur, l’avitaminose, la chute des cheveux, la poussée de poils, l’arrêt des règles, etc. Quant au traitement, il est long et difficile, prévient le psychologue, et risque de durer plus d’une année, car la boulimie correspond à un suicide lent et progressif. C’est la raison pour laquelle l’adolescente doit bénéficier de l’assistance de ses parents, en plus de celle du psychologue et du médecin. Des parents qui doivent montrer l’intérêt qu’ils portent à leur enfant, en lui accordant un surplus d’attention, pour lui redonner l’estime de soi. Car à ce stade, l’adolescente, enfoncée dans sa dépression, se sent amoindrie par rapport aux autres. Rongée par un vif sentiment de culpabilité d’avoir permis aux adultes d’exercer cette violence envers elle, sa boulimie est un moyen d’autopunition. À ce stade, le Dr Mohsen lance un avertissement aux éducateurs, leur conseillant la vigilance face aux adolescents, car ce problème apparaît généralement à partir de l’âge de 14 ans, mais peut aussi se déclencher vers l’âge de 20 ans. Mentionnant l’anorexie mentale, tout en l’assimilant à la boulimie, le Dr Mohsen omet cependant de mentionner l’importance de l’image corporelle dans le comportement de l’adolescente anorexique, qui se croit grosse et dont le souci principal est de maigrir. Le lait, indispensable pour la croissance Abordant les besoins nutritionnels chez l’enfant pour une bonne croissance, la pédiatre Roula Bou Abboud a dans un premier temps insisté sur l’allaitement maternel des nourrissons, jusqu’à l’âge d’un an, indiquant que seul le lait maternisé peut remplacer celui-ci, si la mère ne peut donner le sein à son enfant. Elle ajoute qu’il est fortement contre-indiqué de recourir au lait du supermarché, qui n’est pas adapté aux besoins nutritionnels des nourrissons. Et d’expliquer le nécessité d’introduire des aliments solides et variés, riches en légumes, viandes et fruits, à partir de l’âge de six mois, mettant en garde contre la sous-nutrition et la malnutrition qui résultent de la pauvreté mais aussi du manque d’éducation. Car une carence en fer entraîne une anémie, qui risque de provoquer un retard psychomoteur mais aussi intellectuel, dit-elle. Ainsi, explique le Dr Bou Abboud, la source principale de la vitamine D, bonne pour les os, est l’allaitement, mais aussi le soleil, ou l’huile de poisson. Quant à la vitamine C, importante pour la prévention du rhume, elle existe en grande quantité dans les agrumes, mais aussi dans les tomates et les légumes. Citant le fluor et l’iode comme éléments importants pour les os et les dents, la pédiatre insiste finalement sur l’important apport de calcium dans le lait, nécessaire non seulement pour la croissance, mais aussi pour la prévention de l’ostéoporose. L’hygiène, pour prévenir les intoxications À son tour, la pédiatre Roula Farah a expliqué «ce qui se cache dans les aliments». Parlant des bactéries comme étant les raisons les plus fréquentes des empoisonnements au Liban, elle souligne que la salmonella existe dans le poulet, la viande, le lait non pasteurisé et les légumes, et peut se transmettre à l’homme, provoquant des diarrhées, accompagnées de fièvre. Une maladie qu’il est possible d’éloigner en évitant de manger de la viande crue et du lait non pasteurisé, mais aussi en vaccinant les enfants contre la typhoïde. Le staphylocoque, lui, est transmissible par le lait, mais aussi par les aliments crémeux, ainsi que la viande, et provoque des diarrhées et des vomissements. Quant au choléra, s’il se trouve dans l’eau, il n’existe plus au Liban, à l’heure actuelle. Mentionnant les virus, le Dr Farah met en garde contre l’hépatite de type A qui sévit au Liban et qui s’attrape par les aliments ou l’eau polluée. La toxoplasmose, communément appelée maladie des chats, est transmissible par la viande crue, les légumes et fruits mal lavés, infectés par les excréments ou les urines des chats. Mais si elle n’affecte pas trop l’enfant, provoquant tout juste chez lui une sensation de fatigue, elle atteint par contre gravement le fœtus. Tout en énumérant les nombreuses maladies dues aux virus, aux parasites, aux pesticides ou aux produits chimiques, le Dr Farah prévient contre le danger d’intoxication que représentent les étalages de légumes à proximité de la route ou des poubelles. Car, conclut-elle, l’hygiène est une des mesures les plus importantes pour éviter les intoxications et les maladies. Parlant de la malnutrition chez les enfants, le pédiatre Alain Sayyad en explique les causes, qui peuvent être la prématurité des nourrissons, la guerre, la négligence maternelle en période de grossesse, mais aussi les problèmes socio-économiques. Une malnutrition caractérisée par une maigreur, mais aussi par une basse fièvre, des battements de cœur trop lents, ainsi qu’une enflure du corps. Pour éviter les problèmes engendrés par la malnutrition, il est impératif de suivre les conseils des médecins, explique le Dr Sayyad, d’allaiter les nourrissons jusqu’à l’âge d’un an, de donner du lait maternisé aux enfants jusqu’à l’âge de trois ans. Dans les cas sévères, il faut parfois surnourrir l’enfant, par voie intraveineuse ou au moyen d’un tuyau dans l’estomac, mais ces méthodes ne sont adoptées que dans les cas extrêmes, vu les risques d’infections qu’elles comportent.
«L’équilibre alimentaire de l’enfant en âge scolaire» est le thème du forum organisé par la société Consultations internationales juridiques et économiques (CIJE), au palais de l’Unesco. Des conférences qui se sont déroulées en arabe, s’adressant à un public majoritairement estudiantin, mais dont le contenu a parfois manqué de consistance, certains aspects importants ayant été carrément négligés. Le docteur Antoine Saliba, médecin de nutrition, a abordé, dans un premier temps, l’alimentation de l’enfant qui varie selon les étapes de sa croissance, en fonction de l’évolution de ses besoins, mais aussi de l’influence de l’entourage familial. D’où l’importance de la communication entre parents et enfants, qui favorise leur relation aux nouveaux aliments et développe leur goût. Car,...