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Actualités - REPORTAGES

SANTÉ - Halte à la panique, dans l’attente des résultats des recherches scientifiques - Le lait est un aliment indispensable, - mais l’État doit exercer un contrôle plus rigoureux

Depuis quelques mois déjà, le consommateur libanais est comme atteint d’hystérie. Une hystérie collective causée par la peur des risques de transmission de la maladie de la vache folle. Une hystérie attisée et entretenue par une vive polémique, et qui se traduit par l’arrêt de la consommation de la viande, mais aussi par une extrême prudence à l’égard du lait, considéré par les scientifiques comme l’aliment indispensable à la croissance de l’enfant. Suite au cri d’alarme de la Société libanaise de pédiatrie concernant la nécessité pour les enfants de boire du lait, deux gastro-entérologues pédiatriques, les docteurs Adib Moukarzel, de l’Hôtel-Dieu de France, et Élie Aramouni, de l’Hôpital Saint-Georges des grecs orthodoxes, parlent du rôle essentiel du lait dans la croissance de l’enfant et dans la lutte contre l’ostéoporose, sans omettre d’aborder les problèmes qu’il peut parfois causer. Recommandant vivement l’allaitement maternel, durant au moins les six premiers mois de la vie du nourrisson, les docteurs É. Aramouni et A. Moukarzel insistent sur ses bienfaits, non seulement au niveau de l’apport en protéines, en vitamines et en fer, mais aussi sur le développement de l’enfant, de son intelligence et de son immunité. Cependant, dans le cas où la mère n’a pas la possibilité d’allaiter son enfant, le lait bovin maternisé est le meilleur pour le nourrisson, car il est le plus proche du lait de la mère. Insistant sur la nécessité de ne pas donner de lait bovin industriel avant l’âge de trois ans, le docteur Élie Aramouni en explique les conséquences, qui risquent parfois d’être néfastes pour l’enfant. «Le problème du lait de vache non maternisé, autrement dit des différentes variétés de laits en poudre et liquide, est que sa composition n’est pas proche du lait maternel», explique-t-il. S’il est donné trop tôt à l’enfant, il risque de provoquer chez lui une hypocalcémie, une déshydratation, des problèmes digestifs, une carence en vitamines et en fer, et certaines allergies, alors qu’il contient un excès de graisses animales. «C’est d’ailleurs pour éliminer ces risques que les chercheurs ont modifié le lait de vache en un lait maternisé qui a une meilleure valeur nutritionnelle», explique le docteur Adib Moukarzel. Trois groupes de lait maternisé assurent actuellement les besoins des nourrissons. Le lait premier âge est destiné aux nouveau-nés, jusqu’à l’âge de six mois, le lait deuxième âge couvre les besoins du bébé de six mois à un an. Et, finalement, le lait troisième âge accompagne l’enfant dans sa croissance jusqu’à l’âge de trois ans. Un verre de lait suffit à partir de l’âge de trois ans À partir de cet âge, les deux médecins conseillent l’absorption quotidienne du lait par l’enfant, «mais sans exagération», recommande le docteur Aramouni, qui préconise un verre de lait par jour, «car l’organisme a besoin d’une plus grande variété d’aliments à partir de cet âge, alors que l’excès de lait risque de provoquer des troubles digestifs, des reflux, des caries, et favoriser l’irritabilité du côlon», explique-t-il. Cependant, le docteur Moukarzel insiste sur l’importance de l’apport du lait en calcium, essentiel pour la prévention contre l’ostéoporose. «Le lait donne aux os l’indispensable réserve en calcium dont ils auront besoin entre 40 et 50 ans, c’est la raison pour laquelle il faudrait en consommer un à deux verres par jour», dit-il, tout en soulignant les bénéfices d’une alimentation variée et équilibrée. Et d’ajouter que certaines personnes souffrent d’intolérance à la lactose contenue dans le lait, et qui se traduit par des ballonnements et des gaz. Une intolérance qui n’est nullement une maladie et qui disparaît dès que la personne arrête de boire du lait. De plus, de nombreux enfants n’aiment pas le lait et n’en boivent pas. Dans ces cas, il est important de manger des produits dérivés du lait, comme le yaourt et les fromages, qui sont fermentés et donc plus digestes. Abordant la transmissibilité de la maladie de la vache folle à l’être humain, les deux médecins affirment que, selon les études scientifiques qui datent de 1995, les travaux faits sur des souris ont conclu à l’innocuité du lait. Mais vu la remise en question de la thèse selon laquelle l’encéphalopathie spongiforme ne peut franchir la barrière des espèces, un nouveau programme de recherches démarrera d’ici à quelques semaines en Grande-Bretagne. Cependant, compte tenu de l’incubation de la maladie, les résultats ne peuvent paraître avant trois ans. Entre-temps, s’ils sont persuadés de l’importance du lait dans la croissance de l’enfant et dans la prévention de l’ostéoporose, les docteurs Moukarzel et Aramouni souhaitent que l’État prenne les mesures nécessaires pour contrôler efficacement la fabrication de laitages au Liban. Un État qui clame tout haut que la viande importée dans le pays est absolument saine, alors que les derniers rapports de l’Organisation mondiale de la santé parlent du Moyen-Orient comme d’une zone à risque.
Depuis quelques mois déjà, le consommateur libanais est comme atteint d’hystérie. Une hystérie collective causée par la peur des risques de transmission de la maladie de la vache folle. Une hystérie attisée et entretenue par une vive polémique, et qui se traduit par l’arrêt de la consommation de la viande, mais aussi par une extrême prudence à l’égard du lait, considéré par les scientifiques comme l’aliment indispensable à la croissance de l’enfant. Suite au cri d’alarme de la Société libanaise de pédiatrie concernant la nécessité pour les enfants de boire du lait, deux gastro-entérologues pédiatriques, les docteurs Adib Moukarzel, de l’Hôtel-Dieu de France, et Élie Aramouni, de l’Hôpital Saint-Georges des grecs orthodoxes, parlent du rôle essentiel du lait dans la croissance de l’enfant et...