Actualités - CHRONOLOGIES
AFGHANISTAN - Les intégristes musulmans perdent une localité stratégique - Important revers militaire des taliban face aux forces de Massoud
le 15 février 2001 à 00h00
Le régime des taliban au pouvoir à Kaboul a connu un important revers militaire avec la perte de Bamiyan, localité stratégique située à environ 120 kilomètres à vol d’oiseau au nord-ouest de la capitale, tombée aux mains de l’opposition au cours de la nuit de mardi à mercredi. «Nos forces sont entrées dans la ville de Bamiyan la nuit dernière», a affirmé hier Mohammad Alizadah, porte-parole de l’Hezb-e-Wahdat, parti antitaliban allié du commandant Ahmad Shah Massoud. «Bamyian a été entièrement libérée», a-t-il ajouté. Ce nouveau rebondissement dans le conflit auquel est confronté le régime musulman fondamentaliste des taliban au pouvoir à Kaboul depuis 1996 a été confirmé par ce dernier. «Nous nous sommes retirés du carrefour de Ghorban», à l’est de la ville de Bamiyan, à la suite de l’attaque à revers lancée par les opposants, a reconnu de son côté un haut responsable du régime des taliban ayant requis l’anonymat. «Nous avons subi des pertes. Nous avons abandonné un certain nombre de véhicules et d’armes», a dit ce responsable taliban, qui a affirmé que les milices préparaient une contre-attaque. «Nous avons envoyé des renforts, mais on ignore encore le moment où nous allons lancer cette contre-attaque», a ajouté le responsable du régime de Kaboul. AIP (Presse islamique afghane), une agence proche des taliban basée à Peshawar (nord-ouest du Pakistan), a précisé que la capitale de la province de Bamiyan, fief de la minorité chiite afghane, avait été prise par l’opposition «à la suite d’un bref combat la nuit dernière». AIP a expliqué que la défense de Bamiyan avait été dégarnie par les taliban à la suite de l’envoi de troupes en direction des provinces du nord-est tenues par les forces du commandant Massoud. «Nous avons évacué la ville de Bamiyan dans le cadre d’une stratégie militaire», a déclaré un responsable taliban non identifié à l’AIP. La perte de cette position représente le plus sérieux revers militaire pour les taliban cette année. Elle intervient juste après la chute du district de Yakawlang voici quelques jours à peine. Les forces antitaliban ont attaqué la ville par l’ouest après s’être emparé des localités de Shaheedan et de Shebar-Two dont l’aérodrome est hors d’usage. Alizadah, porte-parole de Hezb-e-Wahdat, a affirmé que les taliban s’étaient retirés sur Doab Bolola à la périphérie de Bamiyan. Selon un dirigeant du Wahdat, une trentaine de soldats taliban ont été faits prisonniers. En outre, les opposants encerclent actuellement d’autres militaires taliban qui se sont réfugiés dans les villages des montagnes environnantes, a déclaré le général Toofan depuis Shaheedan grâce à un téléphone satellitaire. «De violents combats se déroulent encore en ce moment, car nous pourchassons l’ennemi en retraite», a ajouté le général Toofan. C’est la troisième fois que la province de Bamiyan change de mains depuis 1998. Comptant quelque 20 000 habitants, la ville de Bamiyan est d’une grande importance stratégique car elle commande l’axe routier entre Kaboul et les provinces du nord aux mains des taliban. Au nord de la capitale, le passage de Salang, long tunnel situé en altitude sur la route la plus directe entre Kaboul et le nord de l’Afghanistan, est tenu par les forces du commandant Massoud. La perte de Bamyian intervient alors que sur le plan diplomatique le régime de Kaboul est soumis à des sanctions de l’Onu en raison de son refus de livrer le terroriste présumé Oussama ben Laden. Le Conseil de sécurité de l’Onu a souligné mardi que «les taliban n’ont pris aucune mesure pour s’acquitter des obligations des résolutions 1333 ou 1267», selon son président, l’ambassadeur de Tunisie Saïd ben Mustapha. Oussama Ben Laden est accusé par les États-Unis d’être responsable des deux attentats terroristes ayant frappé des ambassades américaines en 1998 en Afrique de l’Est.
Le régime des taliban au pouvoir à Kaboul a connu un important revers militaire avec la perte de Bamiyan, localité stratégique située à environ 120 kilomètres à vol d’oiseau au nord-ouest de la capitale, tombée aux mains de l’opposition au cours de la nuit de mardi à mercredi. «Nos forces sont entrées dans la ville de Bamiyan la nuit dernière», a affirmé hier Mohammad...
Les plus commentés
« Nous ne sommes pas une partie de l'opposition, nous sommes l'opposition », réitère Gebran Bassil
Pourquoi tant d'Américains d'origine libanaise sont nommés ambassadeurs par Trump
Le Liban n’a pas besoin d’un nouveau Riad Salamé