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La sécurité des Israéliens est le « premier devoir » - d’un gouvernement, selon Sneh - « Un défi » annonciateur d’un nouveau durcissement
le 15 février 2001 à 00h00
L’attentat de mercredi au sud de Tel-Aviv risque de durcir encore l’attitude du Premier ministre israélien élu, Ariel Sharon, dont la priorité absolue est de rétablir la sécurité et de l’amener à adopter des mesures qu’il souhaitait éviter. À court terme, cette attaque, présentée par les Palestiniens comme l’acte d’un individu isolé, accroît le risque d’une escalade sans fin de la violence, en même temps qu’elle réduit encore les possibilités déjà minimes de reprendre les négociations israélo-palestiniennes et qu’elle rend quasi impossible la levée, ou même le simple allègement, du bouclage des territoires occupés auquel M. Sharon se disait favorable. «Tout acte de violence est un défi à Sharon et à des gens comme Sharon qui affirment depuis des années que le moyen de combattre le terrorisme est le contre-terrorisme», a affirmé Mark Heller, analyste au Centre Jaffee d’études stratégiques de l’Université de Tel-Aviv. «Maintenant, il (M. Sharon) va être mis à l’épreuve», a-t-il poursuivi. M. Sharon, qui n’a pas encore pris ses fonctions et essayait toujours mercredi de mettre sur pied un gouvernement d’union nationale avec le Parti travailliste du Premier ministre sortant Ehud Barak, a confirmé que la sécurité constituait sa priorité. «Le plus important est de déployer tous les moyens nécessaires pour rétablir la sécurité», a-t-il dit, affirmant que ce serait «l’objectif numéro un de (son) gouvernement». Son élection triomphale face à M. Barak, le 6 février, s’expliquait en grande partie par le besoin de sécurité des Israéliens après plus de quatre mois d’intifada. Depuis lors, une recrudescence de la violence a été enregistrée sur le terrain, comme si les Palestiniens voulaient relever le défi que constitue pour eux l’élection de M. Sharon, un adepte de la manière forte. Le surlendemain de son élection, une voiture piégée avait explosé dans un quartier ultraorthodoxe de Jérusalem-Ouest, faisant un blessé léger. Mardi, l’armée israélienne assassinait un officier de la garde prétorienne du président palestinien Yasser Arafat dans le nord de la bande de Gaza. L’État juif renouait ainsi avec une politique d’élimination d’activistes palestiniens qui lui a valu de nombreuses critiques et à laquelle il avait mis une sourdine depuis quelques semaines. L’attentat du carrefour Azur illustre le risque de voir se développer ce que le porte-parole du département d’État, Richard Boucher, décrivait mardi comme «un cycle qui pourrait devenir incontrôlable». Dans l’immédiat, les conséquences de l’attentat seront d’abord économiques. M. Barak a immédiatement rétabli le bouclage total des territoires palestiniens, qu’il avait récemment allégé. Avant l’élection, il avait décidé d’autoriser 16 000 Palestiniens à retourner travailler en Israël. On était certes loin des 100 000 ouvriers qui faisaient chaque jour le voyage avant l’intifada, mais cela avait permis de réduire les souffrances quotidiennes des Palestiniens. M. Sharon a affirmé à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas punir collectivement la population et préférait s’en prendre directement aux «terroristes» par «des méthodes non conventionnelles». Mais l’attentat de mercredi risque de le contraindre à avoir recours aux mesures de répression économique qu’il entendait éviter, d’autant que l’opinion publique exigera un bouclage total des territoires. «Je ne pense pas qu’à long terme ce soit dans notre intérêt de maintenir la bande de Gaza complètement bouclée avec des gens affamés à l’intérieur», a affirmé mercredi le vice-ministre sortant de la Défense, Ephraïm Sneh. Mais il a admis aussi que dans le contexte actuel, la sécurité des Israéliens était «le premier devoir» d’un gouvernement.
L’attentat de mercredi au sud de Tel-Aviv risque de durcir encore l’attitude du Premier ministre israélien élu, Ariel Sharon, dont la priorité absolue est de rétablir la sécurité et de l’amener à adopter des mesures qu’il souhaitait éviter. À court terme, cette attaque, présentée par les Palestiniens comme l’acte d’un individu isolé, accroît le risque d’une escalade...
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