Le calme est revenu lundi dans la région de Mae Sai, à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie, après des tirs d’artillerie qui ont fait deux morts et une vingtaine de blessés dimanche du côté thaïlandais. Les deux voisins ont entamé des pourparlers via leur commission frontalière, et un cessez-le-feu est en vigueur depuis dimanche soir à la requête des Birmans, a précisé le porte-parole des Affaires étrangères à Bangkok. «La meilleure façon est de négocier et de parvenir à un accord», a plaidé le chef de l’armée de terre, le général Surayud Chulanond. La vie a repris normalement dans la ville frontalière de Mae Sai, évacuée pendant quelques heures dimanche. Les autorités de Bangkok ont néanmoins l’intention de convoquer l’ambassadeur de Birmanie en Thaïlande afin de protester officiellement contre «la violation de la souveraineté thaïlandaise». Des combats entre l’armée birmane et une guérilla ethnique de Birmanie ont débordé en territoire thaïlandais pendant le week-end, provoquant des échanges d’artillerie entre les troupes des deux pays. Deux villageois thaïlandais ont été tués dimanche par des obus birmans à Mae Sai, selon le dernier bilan. Un premier rapport faisait état de trois morts. Une douzaine de civils et neuf soldats thaïlandais ont été blessés. On ignore s’il y a eu des victimes du côté birman. 120 000 réfugiés Les incidents ont éclaté après qu’une centaine de soldats birmans se furent emparés vendredi d’un camp militaire en territoire thaïlandais, à quelque 500 mètres de la frontière. Ils avaient fait prisonniers 19 membres d’une milice paramilitaire thaïlandaise avant de les relâcher dimanche. Les Thaïlandais ont repris le contrôle du camp militaire. Les soldats birmans étaient à la poursuite de combattants de l’Armée de l’État Shan (SSA), une des dernières guérillas ethniques de Birmanie, opposée à la junte militaire. Il est habituel que l’armée birmane profite chaque année de la saison sèche, après des mois de mousson, pour intensifier ses raids contre les rebellions ethniques qui opèrent à la frontière avec la Thaïlande. Le régime de Rangoon se targue d’avoir signé une série de cessez-le-feu avec les principales minorités ethniques, longtemps rebelles, à l’exception de la milice de l’Union nationale karen (KNU) et de quelques maquis dissidents comme la SSA. Les relations entre les deux voisins sont fréquemment conflictuelles, notamment en raison des quelque 120 000 réfugiés originaires de Birmanie installés sur le territoire thaïlandais.