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Actualités - CHRONOLOGIES

France - Le président arménien a entamé hier sa visite d’État - Kotcharian voit Paris comme - « un pont entre l’Arménie et l’UE »

Le président arménien Robert Kotcharian a exprimé la conviction que la France jouerait le rôle de «pont entre l’Arménie et l’Union européenne», à l’issue d’un entretien de deux heures, hier soir, à l’Élysée avec le président français, Jacques Chirac. «Nous remercions la France pour le rôle qu’elle a joué en vue de l’adhésion de l’Arménie au Conseil de l’Europe et nous sommes sûrs qu’elle jouera le rôle de pont entre l’Arménie et l’Union européenne», a-t-il déclaré devant la presse. «Maintenant que l’Arménie est membre du Conseil de l’Europe, nous souhaitons son adhésion rapide à l’Organisation mondiale du commerce et nous souhaitons un renforcement important des liens et des relations entre l’Arménie et l’Union européenne», a assuré de son côté le président Chirac. Au cours de l’entretien, a-t-on indiqué à l’Élysée, le chef d’État français s’est déclaré «très favorable au renforcement des liens entre l’Arménie et l’Europe». «La France, a-t-il dit, a vocation naturelle à être le pays vecteur de l’amitié de l’Arménie avec l’Union européenne». Le président Arménien Robert Kotcharian était arrivé hier après-midi à Paris pour une visite d’État, prévue de longue date mais symboliquement marquée par la reconnaissance par la France, il y a trois semaines, du génocide de 1915 sous l’empire ottoman. Les dirigeants français devraient cependant garder un profil bas sur cette reconnaissance, découlant d’un vote du Parlement le 18 janvier, soucieux de ne pas aggraver la crise qu’elle a provoquée avec la Turquie. Le président Kotcharian est arrivé à Paris vers 14h30 (13h30 GMT), avant d’être reçu en fin de journée pour un entretien suivi d’un dîner par le président français Jacques Chirac. Il rencontrera aujourd’hui le Premier ministre Lionel Jospin pour un entretien et un déjeuner. Robert Kotcharian aura aussi des entretiens demain mercredi avec des chefs d’entreprise français, dans une délégation du Medef (Mouvement des entreprises de France, patronat français). «Les entretiens porteront en priorité sur nos relations bilatérales, excellentes sur le plan politique», a indiqué le ministère français des Affaires étrangères. «Dans le domaine économique, si le commerce courant est encore relativement modeste, la France n’en est pas moins l’un des premiers investisseurs étrangers en Arménie, grâce notamment à Pernod-Ricard et Castel», a-t-il ajouté. Ces deux groupes spécialisés dans les boissons alcoolisées ont investi environ 50 millions de dollars en Arménie. Avant d’arriver en France, le président arménien a demandé à la communauté internationale de «porter un jugement» sur le génocide arménien, et non pas seulement de le reconnaître. «Nous n’attendons donc pas de la communauté internationale qu’elle confirme son existence, mais bien qu’elle porte un jugement sur cette réalité historique», a-t-il déclaré au quotidien Le Figaro. Dans un entretien accordé à Erevan, il a néanmoins exprimé sa gratitude à l’égard de la France pour cette loi d’initiative parlementaire, que le gouvernement français n’a cependant pas soutenue. Les autorités françaises se sont retrouvées dans l’embarras, face à une loi qui a suscité la colère de la Turquie, pays stratégique à la fois sur le plan économique et dans l’architecture politique et de sécurité de l’Europe. Le mécontentement des Turcs, qui nient le génocide, s’est traduit par l’exclusion de plusieurs grandes entreprises françaises de plusieurs marchés importants. Alcatel Space Industries, dans le domaine de la défense, Bouygues et Vinci, dans le secteur de la construction, en ont fait les frais. Le déplacement de Robert Kotcharian sera la première visite d’État d’un président arménien en France depuis l’indépendance de l’ancienne République soviétique en 1991. Il était cependant déjà venu en France, en juin 2000, pour une visite de travail et s’était rendu à Strasbourg (Est) en janvier à l’occasion de l’adhésion de l’Arménie au Conseil de l’Europe. MM. Kotcharian et Chirac ont évoqué également le conflit du Nagorny-Karabakh. Lors d’une rencontre fin janvier à Paris, le président arménien et son homologue azerbaïdjanais, Heydar Aliev, avaient affirmé leur volonté de poursuivre le dialogue pour trouver un compromis acceptable au statut de cette enclave azerbaïdjanaise peuplée majoritairement d’Arméniens. Le président arménien achèvera son voyage en France par une visite jeudi à Lyon (Centre-Est), où il s’entretiendra avec le maire et ancien Premier ministre Raymond Barre. Lyon est un centre important pour la communauté arménienne de France, qui compte environ 450 000 membres et explique en partie l’étroitesse des relations franco-arméniennes.
Le président arménien Robert Kotcharian a exprimé la conviction que la France jouerait le rôle de «pont entre l’Arménie et l’Union européenne», à l’issue d’un entretien de deux heures, hier soir, à l’Élysée avec le président français, Jacques Chirac. «Nous remercions la France pour le rôle qu’elle a joué en vue de l’adhésion de l’Arménie au Conseil de l’Europe...