À l’instar des médecins, les pharmaciens aussi sont tenus au secret professionnel. La déontologie de sa profession lui interdit de révéler à quiconque ce qui lui est confié dans le cadre de son activité professionnelle. En principe, le pharmacien, comme c’est le cas dans les pays avancés, avant de délivrer les médicaments figurant sur une ordonnance, doit inscrire sur un registre (informatisé) un certain nombre d’indications (nom et dose du médicament, nom et adresse du malade, nom du médecin). Ces informations doivent être conservées, par mesure de précaution, pendant dix ans. Si le médicament est retiré de la vente à cause d’effets secondaires graves, il devient ainsi possible de contacter la personne à laquelle il a été prescrit pour lui indiquer la nécessité de contacter rapidement son médecin. Pour les produits dérivés du sang, telles les gammaglobulines, le pharmacien doit noter également l’âge du malade et le numéro du lot, permettant ainsi, en cas de problème, d’identifier les personnes ayant reçu le produit incriminé et agir en conséquence. Certains pharmaciens ont l’habitude de poser certaines questions supplémentaires (Êtes-vous allergique ? Souffrez-vous d’asthme, d’insuffisance cardiaque ou rénale ?, etc.). Ces informations mises en mémoire permettent d’orienter les conseils lorsqu’on demande certains médicaments. Il s’agit d’une mesure préventive judicieuse, susceptible d’éviter d’éventuels tracas... Qu’en est-il d’informations très personnelles concernant des parents très proches (contraceptifs, antidépresseurs, psychotropes)? Tenu au secret professionnel, le pharmacien n’a pas le droit de répondre à ce type de questions à moins que la demande n’émane d’une autorité judiciaire. Raison pour laquelle, dans les pays avancés, seul un pharmacien assermanté peut délivrer et enregistrer les produits de certaines catégories de médicaments.