La France a conservé en 2000 son titre de première destination touristique mondiale cumulant un nouveau record de 75 millions de visiteurs étrangers, qui ont dépensé dans le pays une manne de plus de 200 milliards de francs. Les 75 millions de visiteurs étrangers ont renforcé leurs rangs de 2,7 % en un an, selon une estimation du secrétariat d’État au Tourisme. Leurs arrivées se sont accentuées de manière continue depuis 1995. Ils étaient ainsi 73 millions en 1999, 70 millions un an plus tôt, et environ 60 millions en 1995. La France s’est placée en 2000 largement devant les États-Unis (52,7 millions de visiteurs étrangers, selon l’Organisation mondiale du tourisme) et l’Espagne (48,5 millions). Les recettes touristiques tirées de sa clientèle étrangère ont atteint l’an dernier 215 mds FF (32,78 mds EUR), en progression de 9,3%. Dans le même temps, les Français voyageant à l’étranger ont dépensé 115 mds FF (17,53 mds EUR), un chiffre en hausse de 5,8%. Il en ressort un solde du poste voyage de la balance des paiements de 100 mds FF (15,24 mds EUR), qui a progressé de 13,5% en un an, et surpasse par exemple l’excédent du secteur agroalimentaire. «C’est très agréable de voir cette manne financière venir supporter les autres secteurs de l’économie française», a souligné la secrétaire d’État au Tourisme, Michelle Demessine. Le secteur touristique a également permis la création de 39 000 emplois en France en 2000. Ce sont ainsi près de 100 000 postes nouveaux qui ont vu le jour en trois ans, a noté Mme Demessine. Retour confirmé des Japonais Les professionnels du tourisme, confrontés à un grave problème de pénurie de main-d’œuvre, chiffrent actuellement leurs besoins non satisfaits à 100 000 emplois, essentiellement dans l’hôtellerie et la restauration. Mme Demessine a précisé que la fréquentation des visiteurs européens avait pu être stabilisée en 2000, malgré le moindre engouement des Britanniques et des Allemands réticents à choisir la France après la marée noire de l’Erika sur la côte Atlantique. Le nombre de Néerlandais à choisir la France s’est également montré stable, tandis que les rangs des Autrichiens ont baisse d’environ 20 %, sans doute pour des raisons politiques. En revanche, les Italiens, les Espagnols et les Scandinaves ont été plus nombreux, permettant de rétablir l’équilibre européen. La progression du nombre de visiteurs étrangers en 2000 émane essentiellement des destinations lointaines, a expliqué Mme Demessine. Le nombre de visiteurs américains, propulsé par un cours élevé du dollar, a par exemple progressé de 10 %. Le marché canadien s’est également bien comporté pour les mêmes raisons. Selon les tendances mesurées par Maison de la France (l’organisme de promotion touristique de la France à l’étranger), les Brésiliens sont revenus en masse (+20 %). Le retour des Japonais s’est également confirmé, avec une croissance de l’ordre de 5 %. L’augmentation du nombre de visas délivrés aux touristes chinois démontre aussi leur présence renforcée.