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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Conférence de Nairobi - La disparition des langues indigènes, une menace pour l’environnement

La moitié des langues indigènes dans le monde sont en train de disparaître, menaçant non seulement la protection des cultures mais aussi celle de l’environnement, révèle jeudi une étude rendue publique par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). «Les secrets de la nature, contenus dans les chansons, les contes, l’art et l’artisanat des peuples indigènes, peuvent se perdre à jamais à cause de la mondialisation croissante dans tous les domaines», ont estimé un groupe d’experts mandatés par le PNUE, qui tient à Nairobi depuis le 5 février la 21e session de son conseil d’administration et son deuxième forum ministériel global de l’environnement. Environ 70 ministres de l’Environnement des cinq continents participent à cette réunion, selon l’Onu. «Des études évaluent de 5 000 à 7 000 le nombre de langues parlées dans le monde dont 4 000 à 5 000 sont indigènes. Or, plus de 2 500 sont menacées de disparition immédiate et beaucoup d’autres perdent peu à peu leurs liens avec la nature», estime ainsi le PNUE. Selon les experts, 234 langues indigènes contemporaines ont complètement disparu. Au cours du XXIe siècle, 90 % des langues parlées dans le monde auront disparu ou virtuellement disparu, avertit le PNUE. C’est pourquoi jeudi, à la quatrième journée de cette vaste réunion de ministres, le PNUE a fait de la défense des cultures et des langues indigènes l’une des priorités pour la protection de l’environnement. «Ce sera aujourd’hui l’un des principaux thèmes au menu des ministres», selon un responsable du PNUE. Pour l’occasion, l’ONU a invité le prix Nobel 1986 de littérature, le Nigerian Wole Soyinka, qui a lu un poème inédit à la mémoire des personnes tuées il y a deux ans dans les attentats à la bombe contre les ambassades des États-Unis de Nairobi et Dar es-Salaam mais aussi de toutes les victimes des conflits sur le continent. «La culture est la source première de la connaissance et de la science et prend elle-même sa source dans l’environnement local», a affirmé le premier Nobel africain de littérature lors d’une conférence de presse. Mais, «même s’il est important de conserver chaque langue indigène, il serait bon que l’Afrique parle (à ses partenaires des autres continents) d’une seule même langue et je recommande le Kiswahili», a-t-il dit. «La libéralisation des marchés dans le monde entier est peut-être la clé de la croissance économique dans les pays riches et pauvres mais cela ne doit pas se produire au détriment de milliers de cultures indigènes et leurs traditions», a prévenu le directeur exécutif du PNUE, Klaus Toepfer. «Les peuples indigènes détiennent des connaissances vitales sur les animaux et les plantes de leur environnement et ils conservent religieusement dans leurs cultures et traditions les secrets sur les manières de rendre leur habitat et leur terre viables dans un environnement amical, de manière durable», a-t-il poursuivi. «La disparition d’une langue et de son contexte culturel revient à brûler un livre unique sur la nature», estime le PNUE dans un communiqué. Selon le PNUE, près de 32 % des langues parlées dans le monde le sont en Asie, 30 % en Afrique, 19 dans le Pacifique, 15 sur le continent américain et 3 % en Europe. La Papouasie-Nouvelle Guinée arrive en tête du nombre de langues parlées, avec 847. Suivent l’Indonésie (655), le Nigeria (376), l’Inde (309), l’Australie (261), le Mexique (230), le Cameroun (201), le Brésil (185), la République Démocratique du Congo (158) et les Philippines (153). Cette recherche a été menée par de nombreux universitaires et la synthèse a été effectuée par le Pr Darrell Addison Posey de l’Université fédérale de Maranhao, au Brésil et par le Centre pour l’environnement, l’éthique et la société du Collège Mansfield, à l’Université d’Oxford, en Grande-Bretagne.
La moitié des langues indigènes dans le monde sont en train de disparaître, menaçant non seulement la protection des cultures mais aussi celle de l’environnement, révèle jeudi une étude rendue publique par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). «Les secrets de la nature, contenus dans les chansons, les contes, l’art et l’artisanat des peuples indigènes,...