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Actualités - CHRONOLOGIES

La Croix-Rouge au chevet des victimes du séisme - Chirurgie japonaise par e-mail dans un village indien dévasté

Photos numériques, e-mail et téléphone satellitaire permettent aux chirurgiens de la Croix-Rouge japonaise de parfaire leur diagnostic dans l’hôpital de campagne qu’ils ont monté à Sukhpur, un village indien dévasté par un séisme il y a treize jours. À quelques mètres de leur table d’opération, le cliché d’un pied ouvert sur toute sa largeur s’étalait mercredi sur l’écran d’un ordinateur portable. Posé à côté, un caméscope numérique garde en mémoire les détails des trois opérations du jour. À l’extérieur de la tente sur structure gonflable, perdue au milieu des maisons détruites, dans un paysage semi-désertique, une antenne reste dirigée vers un satellite. Un groupe électrogène alimente le tout. «Les médecins sont de plus en plus spécialisés», explique le Dr Nobuyuki Sagehashi, chirurgien plasticien vêtu d’un pyjama bleu de bloc opératoire. «Or nous devons choisir parmi différentes options». Solliciter l’avis du spécialiste connaissant le mieux le cas clinique en cause est donc fort utile. Pour ce faire, les médecins de Sukhpur envoient au Japon par courrier électronique une photo de la plaie ou de la fracture à soigner. À des milliers de kilomètres, à Kumamoto (île de Kyushu), d’autres médecins étudient alors la photo reçue dans leur ordinateur. Contact est ensuite pris par téléphone satellitaire avec la salle d’opération de Sukhpur. Les spécialistes au Japon peuvent alors se faire communiquer des éléments complémentaires : comment et quand s’est passée la blessure, quelle est la profondeur de la plaie, etc... Petit hôpital autonome «Nous décidons alors la conduite à tenir. Les conseils reçus aident pour pratiquer l’opération», poursuit Mihoko Goto, porte-parole de l’équipe de 18 personnes, dont trois chirurgiens et quatre infirmières. «Nous avons un neurochirurgien, un spécialiste cardiovasculaire, mais pas de chirurgien orthopédiste», explique la jeune femme. Un chirurgien orthopédiste peut dans ce cas donner des conseils depuis le Japon, pour par exemple réduire une fracture. Il en va de même pour les interventions très pointues, comme l’œil, la main ou les greffes. «Même si le mal est interne, les symptômes se voient parfois à l’extérieur, par exemple sur la peau. On peut aussi envoyer une photo», détaille Mme Goto. «Il y a aussi des patients qui arrivent avec leurs radios. Nous filmons ces radios et les envoyons pour avis». Les villages aux alentours de Sukhpur ont été dévastés par le tremblement de terre. Leurs habitants ont été nombreux à voir le toit de leur maison s’écrouler sur leur tête. Les rescapés présentent souvent de larges plaies ouvertes, souvent infectées, notamment au crâne, ou des membres cassés. Dans la salle d’opération impeccable tenue par les Japonais, ils ne s’étonnent pas plus que cela d’être photographiés ou filmés. L’ensemble du dispositif est impressionnant: la Croix-Rouge a envoyé depuis la Norvège une «unité de réponse d’urgence (ERU)». Il s’agit d’un véritable petit hôpital autonome, entièrement conditionné à l’avance pour les catastrophes du type du séisme dans l’Etat indien du Gujarat. Les équipes médicales, comme en l’espèce celle venue du Japon, y trouvent tout déjà prêt : lits, combinaisons d’opération, groupe électrogène, médicaments, packs de nourriture, ou encore matériel de traitement de l’eau.
Photos numériques, e-mail et téléphone satellitaire permettent aux chirurgiens de la Croix-Rouge japonaise de parfaire leur diagnostic dans l’hôpital de campagne qu’ils ont monté à Sukhpur, un village indien dévasté par un séisme il y a treize jours. À quelques mètres de leur table d’opération, le cliché d’un pied ouvert sur toute sa largeur s’étalait mercredi sur...