Lille, Nantes, Bordeaux, Sedan et Lyon : le titre de champion de France de football et la distribution des trois autres billets en Coupe d’Europe vont sans doute se jouer entre ces cinq formations de tête, regroupées en deux points après la 26e journée, disputée mardi et mercredi. Strasbourg, Saint-Étienne, Metz, Toulouse et Marseille : le psychodrame des trois descentes en D2 va également se jouer à cinq, seuls quatre points séparant Saint-Étienne, 17e et avant-dernier, de Marseille, 14e mais sûr de rien. L’année dernière, Monaco volait vers son septième titre avec déjà treize points d’avance à huit journées de la fin. Cette saison, le sacre du printemps risque de se jouer à la dernière minute du dernier match comme en 1999 (Bordeaux champion). Signe d’instabilité et de tension? Le championnat a déjà enregistré huit mouvements d’entraîneurs avec l’annonce jeudi de la démission de Rolland Courbis, qui a tiré les conclusions du mauvais parcours de Lens, battu mercredi à Strasbourg (1-0). Occasions ratées Au sommet, c’est la saison des occasions ratées. Lille et Nantes, les deux leaders qui partagent le même nombre de points (44), n’ont pas réussi à se départager (1-1). «Il est difficile d’être leader», philosophe le sage entraîneur de Lille Vahid Halilhodzic. La place de leader semble brûler les doigts. Depuis la deuxième journée, pas moins de sept équipes (Lens, Lille, Bastia, Paris-SG, Sedan, Bordeaux, Nantes) ont été premiers. L’année dernière, toujours en omettant la première journée qui ne signifie pas grand-chose, seules quatre formations (Monaco, Paris, Lyon et Auxerre) avaient eu l’honneur du dossard numéro un. C’est aussi l’année des surprises. Lille, champion de France de D2 l’année dernière et leader grâce à une meilleure différence de buts que Nantes, est un promu qui n’a jamais disputé aucune Coupe d’Europe. «Nous avons l’occasion unique d’entrer dans la légende», rappelle Halilhodzic. Ce pourrait même être l’année d’un couronnement inédit. Lille, bien sûr, mais aussi Lyon et Sedan n’ont jamais été champions de France. Monaco et PSG à fond de cale «Mais ils sont où, mais ils sont où, les favoris?», pourrait-t-on entonner comme dans les stades. Réponse : dans le bas du classement. Les deux clubs les plus titrés – Saint-Étienne, dix titres, et Marseille, huit couronnes – risquent ainsi d’aller en D2 ensemble. Saint-Étienne, encore battu (3-0 à Rennes), a évidemment connu des circonstances particulières en encaissant six points de pénalité dans l’affaire des faux passeports. La décision de la Ligue nationale de football relance d’ailleurs l’intérêt du championnat, puisque l’ex-lanterne rouge Toulouse, qui a récupéré trois points au détriment des Verts, sort de la zone des trois relégables malgré sa défaite à Auxerre (2-0). Monaco, le champion de France en titre, battu 2-1 à Bordeaux, aura du mal à décrocher ne fût-ce qu’une place en Coupe Intertoto du haut de sa 12e place, à 12 points du duo Lille-Nantes. Et le Paris Saint-Germain, plus gros budget de D1 et plus gros recruteur de France, postule au titre d’échec industriel de l’année avec sa 11e place après sa défaite incontestable au Parc des Princes mercredi contre Guingamp (1-3). «On va jouer pour le maintien», a lâché l’entraîneur Luis Fernandez.