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Actualités - CHRONOLOGIES

CHINE-TAIWAN - Des dizaines de familles séparées en 1949 se retrouvent - Première liaison maritime entre le continent communiste et l’île nationaliste depuis un demi-siècle

Un navire chinois transportant quelque 90 passagers est arrivé sur l’île de Kinmen à Taïwan, assurant ainsi la première liaison officielle entre les deux frères ennemis chinois depuis plus d’un demi-siècle. Le Gulangyu, avec à son bord 91 passagers dont 6 journalistes chinois, avait quitté peu après 10h00 locales (02h00 GMT) la ville portuaire de Xiamen (sud-est de la Chine) en direction de Kinmen, seulement distante de quelques kilomètres. Le Gulangyu a été salué à son arrivée dans le port de Liaolo par des danses du dragon, traditionnelles en Chine pour fêter un événement, et les vivats de quelque 200 résidents de Kinmen. Parmi les passagers figuraient 76 citoyens chinois nés à Kinmen et séparés de leurs familles depuis la fin de la guerre civile de 1949 qui a opposé les communistes, victorieux à Pékin, et les nationalistes, contraints de fuir à Taïwan. Les plus âgés, un large sourire aux lèvres, ont été embrassés par leurs parents dans le bruit des pétards saluant l’événement et sous des bannières portant les mots : «Bienvenue aux compatriotes de Kinmen habitant au Fujian qui reviennent en visite». Ce voyage est une réponse à une première liaison entre Kinmen et Xiamen effectuée le 2 janvier par un navire taïwanais. «Cela fait... plus de soixante ans», a murmuré Hung Youli, très émue. Le visage baigné de larmes, elle a embrassé le sol de Taïwan, son île de naissance qu’elle avait quittée il y a plus d’un demi-siècle. Les plus âgés, accompagnés par une dizaine de responsables chinois et de six journalistes, ont été invités pour un séjour de quatre jours. «Leur permettre de venir pour cette visite montre la bonne volonté de la Chine qui aidera à plus d’échanges entre les peuples», a expliqué Teng Chen-chung, vice-président du Conseil des affaires chinoises, qui gère à Taipei les relations entre Taïwan et Pékin. «C’est mon premier voyage chez moi», a affirmé de son côté Wang Jiahua, 69 ans. M. Wang a quitté Taïwan à l’âge de trois ans avec ses parents en quête d’une vie meilleure. Les Wang se sont installés dans le Fujian, province méridionnale de la Chine où ils ont été empêchés de retourner sur leur terre natale après 1949. Hsu Nan-lai a raconté de son côté être parti au Fujian à l’âge de 18 ans au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et d’y être resté bloqué en raison de la guerre civile. Âgé de 73 ans, il était parvenu à revenir à Kinmen en 1994 via Hong Kong. «Je suis très heureux de revenir, pour la plupart des membres de la délégation, c’est la première fois depuis la guerre sino-japonaise, nous sommes impatients», a expliqué de son côté Xu Wenling, âgé de 89 ans, qui dirige cette délégation. Cette première liaison entre Taïwan et le continent depuis un demi-siècle, à l’initiative du président taïwanais Chen Shui-bian, avait été acceptée du bout des lèvres par les autorités de Pékin. Ces dernières exigent que Taipei autorise des liaisons maritimes, commerciales et postales entre le continent et l’île de Taïwan proprement dite, et pas seulement avec Kinmen et une autre île côtière, Matsu.
Un navire chinois transportant quelque 90 passagers est arrivé sur l’île de Kinmen à Taïwan, assurant ainsi la première liaison officielle entre les deux frères ennemis chinois depuis plus d’un demi-siècle. Le Gulangyu, avec à son bord 91 passagers dont 6 journalistes chinois, avait quitté peu après 10h00 locales (02h00 GMT) la ville portuaire de Xiamen (sud-est de la Chine) en...