Actualités - CHRONOLOGIES
Adieu le « processus de paix », - vivent les « négociations de paix »
le 07 février 2001 à 00h00
Après avoir qualifié pendant plus de dix ans les efforts de rapprochement israélo-arabes de «processus de paix», le département d’État a choisi de revoir sa terminologie pour parler désormais de «négociations de paix», selon des hauts responsables américains. Le nouveau secrétaire d’État, Colin Powell, a donné instruction par écrit à ses diplomates de rayer l’expression «processus de paix» de leurs lexiques pour utiliser désormais, selon les cas, des formules plus variées comme «négociations de paix» ou «mouvements vers la paix», ont-ils indiqué hier sous couvert d’anonymat. Ce nouveau vocabulaire ne reflète aucun changement de fond dans la politique américaine, mais vise plutôt à reconnaître «la réalité des faits sur le terrain», a indiqué un de ces hauts fonctionnaires. Le terme de «processus de paix», de plus en plus employé pour désigner les relations entre Israël et le monde arabe, n’est plus adapté aux situations très diverses d’une région partagée entre des pays comme la Jordanie ou l’Égypte qui ont signé des accords de paix avec Israël, et d’autres cas, comme la Syrie ou les Palestiniens, pour qui ledit «processus» est au point mort, fait-on désormais valoir à Washington. «On ne peut parler de “processus de paix” que quand il y a quelque chose en cours», a reconnu un diplomate américain. La nouvelle Administration américaine entend également faire le point avant de savoir si l’on peut parler de «processus» dans les relations israélo-palestiniennes et israélo-syriennes, les deux volets principaux du «processus de paix». «Nous essayons de mieux sentir les choses parce qu’en tout état de cause il n’y a pas de processus à l’heure actuelle», estime un autre responsable américain, tout en assurant que ce changement sémantique n’était pas lié directement à l’élection israélienne d’hier. «Les parties ne se parlent pas, il n’y a pas de médiation active», reconnaît-il, tout en ajoutant que Washington continue toutefois de «se concentrer sur la paix et voir comment y parvenir dans les mois qui viennent». L’Administration du président Bill Clinton s’était accrochée à l’expression de «processus de paix» y compris durant les périodes de revers, que ce soit entre Israël et les Palestiniens ou avec Damas. Tout en réaffirmant sa solidarité avec Israël et son objectif de parvenir à la paix, la nouvelle Administration a clairement pris des dernières semaines une attitude plus en retrait sur ce dossier. Le médiateur américain pour le Proche-Orient, Dennis Ross, qui jouissait d’une très large autonomie du temps de M. Clinton, n’a pas été remplacé et sa fonction pourrait tout simplement disparaître avec le nouveau président George W. Bush. Ce changement de vocabulaire n’est pas une première au département d’État, le ministère des Affaires étrangères américain. L’an dernier, la précédente secrétaire d’État Madeleine Albright avait annoncé l’abandon de l’expression «Rogue States» (États scélérats, ou parias) communément employée à Washington pour désigner l’Irak, l’Iran ou la Corée du Nord, au profit de l’appellation plus neutre de «pays source d’inquiétude».
Après avoir qualifié pendant plus de dix ans les efforts de rapprochement israélo-arabes de «processus de paix», le département d’État a choisi de revoir sa terminologie pour parler désormais de «négociations de paix», selon des hauts responsables américains. Le nouveau secrétaire d’État, Colin Powell, a donné instruction par écrit à ses diplomates de rayer l’expression...
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