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Actualités - CHRONOLOGIES

LOCKERBIE - Le professeur de droit qui a organisé le procès dénonce une injustice - Critiques libyenne et... écossaise contre le verdict

À la veille des révélations promises par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi sur le procès Lockerbie, Tripoli a dénoncé hier le verdict, condamnant à la perpétuité l’un de ses ressortissants, comme un «prétexte raciste» pour prolonger les sanctions contre la Libye. Les déclarations du professeur de droit écossais Robert Black, qui a organisé le procès des deux suspects de l’attentat de Lockerbie, et qui estime que la condamnation à la prison à vie de l’un d’eux, Abdel Basset Ali al-Megrahi, repose sur «des preuves très, très faibles», est venue renforcer la conviction des officiels et de la presse libyenne. «L’avis de ce spécialiste, neutre et intègre, prouve que la condamnation à vie d’un ressortissant libyen n’est qu’un prétexte raciste, dicté par des visées politiques, et non basé sur des preuves juridiques», a affirmé un responsable libyen qui a requis l’anonymat. «Des zones d’ombre subsistent, et il est clair que la Cour, ne pouvant condamner Al-Amin Khalifa Fhimah (l’autre accusé acquitté et qui a regagné Tripoli jeudi), devait trouver un bouc-émissaire pour satisfaire les familles des victimes et justifier un prolongation des sanctions» contre la Libye, a-t-il ajouté. «Les preuves étaient très très circonstantielles. J’étais loin de penser qu’un juge écossais condamnerait quelqu’un, même s’il s’agit d’un Libyen, sur la base de telles preuves», a affirmé M. Black au journal britannique Sunday Telegraph. Les deux Libyens avaient quitté Tripoli le 5 avril 1999 pour être livrés à la justice écossaise, comme l’exigeait l’Onu, en échange d’une suspension des sanctions internationales imposées à la Libye en 1992. L’explosion du Boeing 747 de la PanAm, le 27 décembre 1988, avait tué les 259 personnes à bord, et 11 habitants du village écossais de Lockerbie. Al-Megrahi et Fhimah ont été jugés par une Cour écossaise dans un tribunal spécial installé aux Pays-Bas, à Camp Zeist. Dimanche, la presse officielle libyenne dénonçait violemment le jugement «injuste qui a condamné un innocent, pour que les États-Unis et la Grande-Bretagne ne versent pas de dédommagements à la Libye», après le raid aérien américain contre Tripoli, en 1986. «Les magistrats ont dû se plier aux volontés de Londres et de Washington, qui poursuivent des fins suspectes», affirme le quotidien al-Chams, dans une allusion à une prolongation de l’embargo contre la Libye. «La condamnation de Megrahi offre aux États-Unis un prétexte parfait pour (exercer) un chantage politique et économique sur la Libye», estime l’éditorialiste du journal, Abdine al-Chérif. Le quotidien al-Fajr al-Jadid rappelle pour sa part que les soupçons s’étaient dirigés au début vers l’Iran, puis vers des factions palestiniennes, avant de prendre la Libye pour cible. «Le jugement a été un choc, nous croyons dur comme fer que Megrahi n’a pas posé la bombe et d’ailleurs, le juriste écossais renforce notre conviction», a déclaré Salah Mouftah, professeur d’université. «Ils devaient sacrifier quelqu’un, mais c’est la crédibilité de la justice occidentale qui a été immolée sur l’autel de Camp Zeist, et non l’innocence de la Libye», ajoute Khalifa al-Dib, commerçant. Par ailleurs, plusieurs milliers de Libyens ont manifesté samedi à Tripoli devant le siège de l’Onu et dans plusieurs autres villes du pays contre la condamnation à la prison à vie de l’un des deux accusés.
À la veille des révélations promises par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi sur le procès Lockerbie, Tripoli a dénoncé hier le verdict, condamnant à la perpétuité l’un de ses ressortissants, comme un «prétexte raciste» pour prolonger les sanctions contre la Libye. Les déclarations du professeur de droit écossais Robert Black, qui a organisé le procès des deux suspects de...