La police de Cupertino en Californie était persuadée hier d’avoir évité un massacre dans une université après avoir arrêté un étudiant qui avait minutieusement préparé une attaque et amassé pour cela des dizaines de bombes et d’armes à feu. Le suspect, Al DeGuzman, âgé de 19 ans, est retenu en garde à vue et la police était à la recherche de complices. Entre 10 000 et 14 000 étudiants ont été évacués de l’université De Anza près de Cupertino après qu’une employée de commerce eut dévoilé à la police l’intention d’Al DeGuzman de lancer une attaque-suicide. Une jeune femme de 18 ans, travaillant dans un drugstore, a en effet prévenu son père policier lorsqu’elle a vu l’effrayant arsenal sur des photos que DeGuzman avait données à développer dans ce magasin. «Il était préparé et prêt à partir», explique la jeune femme décrivant une photo du suspect avec une arme à la main dans sa chambre. «C’est la colère manifeste sur son visage qui m’a effrayée», ajoute-t-elle. La police l’a arrêté dans le magasin lorsqu’il est revenu chercher ses photos. Un journal et des cassettes ont été confisqués chez le jeune homme, montrant qu’il se préparait à commettre un attentat à l’explosif dans la cafétéria de l’université au moment du repas, selon un officier de police, Rubens Dalaison. DeGuzman avait apparemment utilisé Internet pour apprendre à fabriquer des bombes. Il se préparait depuis deux ans à cette attaque, qui semblait être une attaque-suicide. Un arsenal impressionnant de bombes, dont certaines à retardement, a été trouvé dans la chambre qu’il occupait chez ses parents. Dans ses écrits, des références à un «nous» ont mené la police à chercher des complices, a précisé M. Dalaison. Le suspect a été apparemment influencé, selon la police, par la tragédie du Lycée Columbine où en avril 1999, au cours de laquelle douze élèves et un professeur avaient été tués lors d’une fusillade perpétrée par deux étudiants qui s’étaient ensuite donnés la mort dans une école du Colorado. «Nous recherchons des complices», a déclaré le policier. «Ce n’est pas possible qu’il ait fait cela tout seul». Parmi les objets saisis à son domicile, il y avait un plan des endroits où les bombes allaient être placées dans les bâtiments et une cassette expliquant le complot et demandant pardon à la famille et aux amis. Famille et amis se disaient stupéfaits de la nouvelle alors que le jeune homme était décrit comme intelligent et plein de ressources. Il était surnommé «McGyver», du nom du héros très bricoleur et se débrouillant dans toutes les situations, d’une série télévisée. Après l’évacuation des étudiants du campus, aucune bombe n’a été trouvée lors de la fouille du bâtiment. DeGuzman n’a pas de casier judiciaire. Toutefois, il avait un site sur Internet où étaient tenus des propos violents et antigouvernementaux.