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Actualités - CHRONOLOGIES

RUSSIE - Le Kremlin veut inciter Washington à abandonner son bouclier antimissile - Moscou réitère ses propositions de réduction des arsenaux nucléaires

La Russie a réitéré hier à Genève ses propositions de réduction des arsenaux d’armes nucléaires dans l’espoir, ténu, de créer une dynamique internationale forçant les États-Unis à renoncer à la création d’un nouveau bouclier antimissile utilisant l’espace (NMD). Moscou est prêt à réduire à 1 500, «et même à un niveau inférieur», le nombre de têtes nucléaires qu’elle serait autorisée à déployer dans le cadre d’un traité avec les États-Unis, dit Start III, a déclaré le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov, devant la conférence de l’Onu sur le désarmement. Ce traité, dont le principe a été arrêté à Helsinki en 1997, prévoit le principe d’une réduction à 2 000-2 500 du nombre de têtes nucléaires qu’États-Unis et Russie pourraient déployer. Il s’ajouterait aux deux traités précédents, Start I de 1991, ayant limité d’ici à 2001 les arsenaux à 6 000 ogives nucléaires de part et d’autre, et à celui de 1993, Start II, ayant porté cette limitation à 3 500. Start II a été ratifié en 2000 par la Douma, la Chambre basse du Parlement russe. La proposition d’une nouvelle réduction, déjà annoncée en avril 2000, puis rappelée en novembre par le président russe Vladimir Poutine, avait reçu un accueil circonspect de l’ancienne Administration de Bill Clinton, qui avait refusé de s’engager dans ce débat avant l’élection présidentielle de novembre. Elle ne devrait recevoir qu’un accueil poli de la part de la nouvelle Administration républicaine dirigée par le président George W. Bush, qui a nommé au secrétariat à la Défense, Donald Rumsfeld, le concepteur même d’un nouveau bouclier antimissile utilisant l’espace, alors qu’il occupait les mêmes fonctions sous le président républicain Gerald Ford. Pour la Russie, le projet NMD américain remet en cause le traité conclu avec les États-Unis en 1972, dit ABM, limitant à un seul par pays le système de missiles antimissile balistiques. Ce traité de base, conclu du temps de l’Union soviétique et repris par la Russie, «reste maintenant encore l’un des piliers de l’architecture contemporaine dans le domaine du contrôle des armes et du désarmement», a souligné M. Ivanov à Genève. Pour la nouvelle Administration républicaine, ce traité doit évoluer et, selon Donald Rumsfeld, ne doit pas freiner le déploiement d’un nouveau système antimissile dans l’espace. C’est précisément cette éventuelle militarisation de l’espace qui bloque, pratiquement depuis trois ans, la conférence de l’Onu sur le désarmement. Pékin, soutenu par l’ensemble des pays en voie de développement et, plus discrètement, par plusieurs pays européens, parmi les 66 États-membres de la conférence, n’a eu de cesse de répéter son opposition à une telle militarisation de l’espace. Côté russe, déjà en novembre dernier, le commandant en chef des forces stratégiques russes, le général Vladimir Iakovlev, avait fait part de son pessimisme sur les chances de Moscou de convaincre les Américains de respecter le traité ABM et d’abandonner le NMD. Néanmoins, le chef de la diplomatie russe a réaffirmé la disposition de son pays à mettre en place, à Moscou, les mécanismes qui permettraient de surveiller l’usage de missiles. Il a également rappelé que la Russie était disposée à accueillir au printemps prochain une conférence internationale, sous l’égide de l’Onu, sur la prévention de la course aux armements dans l’espace.
La Russie a réitéré hier à Genève ses propositions de réduction des arsenaux d’armes nucléaires dans l’espoir, ténu, de créer une dynamique internationale forçant les États-Unis à renoncer à la création d’un nouveau bouclier antimissile utilisant l’espace (NMD). Moscou est prêt à réduire à 1 500, «et même à un niveau inférieur», le nombre de têtes nucléaires...