La galerie Noah’s Ark (Zalka, rue principale) accroche, jusqu’à fin février, une dizaine de toiles grands formats signées Vahram Davtian. Cet artiste arménien de talent a déjà certaines de ses toiles dans des musées d’art moderne (Moscou, Yerevan) ainsi que dans les collections privées de célébrités (Pélé, Ayrton Senna...). Son style : un univers ludique où évoluent des personnages bizarroïdes, qui semblent droit sortis du Moyen Âge. Et qu’il représente au moyen d’une peinture lisse, aux couleurs franches et contrastées. Ces créatures «clownesques», placées à l’avant-plan du tableau, semblent en représentation perpétuelle, tandis qu’une cité moyenâgeuse occupe généralement le fond de la toile. Sur le devant de la scène s’agitent donc des troubadours, des ménestrels, des musiciens, des danseurs de menuets, des jongleurs, des dresseurs de singes savants ou de chiens… Et cette atmosphère de bals masqués, de carnaval, de foire, de manège, de théâtre de polichinelle, est reproduite d’un pinceau élégant et fantaisiste. D’autant qu’il n’hésite pas à mélanger les genres, et les éléments modernes et anciens, en plaçant, par exemple, les hommes en pourpoints et chausses devant une roulette de casino ! Outre sa formation aux beaux-arts d’Erevan, Vahram Davtian est également titulaire d’un diplôme d’études scéniques et théâtrales. C’est sans doute là qu’il faut rechercher la source de ses compositions picturales traitées comme une scénographie. Mais derrière l’aspect facétieux et fantasmagorique de ses tableaux, le peintre exprime sa vision spirituelle du monde. Qu’il décrit comme suit : «Par la couleur blanche, j’essaie de symboliser la supériorité de l’homme doué de raison sur les autres êtres de la nature, en tant qu’être créé par Dieu. Mes personnages blancs, en tant que symboles de la lumière, du divin, peuvent à n’importe quel instant sortir de leur état de statuettes de cire et (…) participer au mouvement de la vie, de la couleur et de la vitalité».