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Actualités - CHRONOLOGIES

AGRICULTURE - Concurrence déloyale, accuse Paris - Échalote française - contre ersatz hollandais

L’échalote française est en danger : c’est le cri d’alarme lancé par les producteurs de cette culture potagère confrontés à la récente apparition sur le marché d’une «pseudo-échalote de semis» d’origine néerlandaise. «Depuis deux ans, nous devons faire face à une concurrence déloyale et dangereuse : un semencier hollandais a mis au point des variétés d’échalote dites de semis qui assurent une production moins coûteuse, notamment en main-d’œuvre, et donc une commercialisation à moindre prix», a expliqué Yvon Kerleguer, du Comité économique agricole régional «fruits et légumes» de Bretagne (ouest de la France). En septembre dernier, les producteurs français ont déposé une plainte contre les Pays-Bas auprès de la Commission européenne, plainte qui est actuellement à l’étude. Ils ont aussi décidé de s’expliquer et de mettre en garde les amateurs de cette spécialité dont la France est le premier producteur (avec 40 000 tonnes annuelles) et le premier exportateur. L’échalote possède une particularité : elle a toujours été obtenue par plantation des bulbes (une pratique horticole signalée dès le XVIe siècle), contrairement à la «pseudo-échalote» obtenue à partir de semis. Les producteurs français font aussi valoir que cet «ersatz» d’échalote n’est pas «homogène» (un des critères permettant l’inscription du produit aux catalogues national et européen) : il peut ressembler soit à un oignon, à un croisement oignon-échalote ou éventuellement à une échalote... Pour se défendre, les producteurs s’appuient sur l’arrêté de commercialisation de mai 1990 définissant les caractéristiques des échalotes : des «produits issus d’une multiplication par bulbe, présentant de nombreux bourgeons axillaires, une cicatrice du plateau de la touffe, une asymétrie par rapport à l’axe de la touffe et à la coupe transversale du bulbe». La Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) est intervenue à plusieurs reprises, dressant des procès verbaux à des distributeurs. Au différend avec les Pays-Bas s’ajoutent les conséquences des sanctions américaines prises à l’encontre de plusieurs produits européens – dont le roquefort, le foie gras et l’échalote – suite au refus de l’UE d’importer du bœuf aux hormones. Les États-Unis importaient 5 000 tonnes d’échalotes françaises par an avant que les sanctions multiplient les prix par deux. Résultat : en 2000, les cours se sont effondrés passant de 5 francs à 40 centimes et 2 000 tonnes de marchandises ont dû être détruites. La production (120 millions de francs de chiffre d’affaires annuel) est fortement concentrée dans l’ouest de la France, le département du Finistère produisant plus de 80 % de la récolte totale (30 000 à 35 000 tonnes par an). Cette culture traditionnelle maraîchère concerne plus de 2 000 producteurs.
L’échalote française est en danger : c’est le cri d’alarme lancé par les producteurs de cette culture potagère confrontés à la récente apparition sur le marché d’une «pseudo-échalote de semis» d’origine néerlandaise. «Depuis deux ans, nous devons faire face à une concurrence déloyale et dangereuse : un semencier hollandais a mis au point des variétés d’échalote dites...