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CINÉMA - La Bête du Gévaudan sur grand écran - Angélique et Louis XV rencontrent Matrix
le 30 janvier 2001 à 00h00
La Bête du Gévaudan a inspiré au cinéma français l’un des films les plus attendus en ce début du millénaire, «Le pacte des loups» de Christophe Gans qui brasse, de façon spectaculaire, légendes françaises et mythes indiens, sorcellerie et arts martiaux, libertinage et intégrisme. Ce film, qui devrait combler un public adolescent, est à la croisée des genres : le kung-fu revisite les aventures de cape et d’épée, le fantastique rejoint les philosophies New Age, le Siècle des Lumières lutte contre les peurs ancestrales et les ténèbres. La plupart des hebdomadaires et des magazines de cinéma saluent cette superproduction, «succès annoncé», «magnifique», selon L’Express, «le plus grand film d’aventure produit en France va emballer les foules», prédit VSD. Bémol du Nouvel Observateur qui y voit de «la bouillie pour les chats». Le plus gros budget du cinéma français – un peu plus de 200 millions de francs selon Brahim Chioua, directeur général de StudioCanal France qui l’a coproduit – a pour cadre les forêts du Gévaudan, ce Périgord noir si loin des fastes de la Cour, où une bête monstrueuse – on parle même du diable – s’attaque avec une sauvagerie effrayante aux bergères et pastoureaux. La terreur règne sur la région et Louis XV décide d’envoyer le chevalier Grégoire de Fronsac (Samuel le Bihan) pour capturer la bête et ramener son cadavre à Paris. Ce noble libre esprit est accompagné d’un homme taciturne et exotique, Mani (Mark Dacascos), un Iroquois ramené du Canada, alors la Nouvelle France. L’omerta des notables Le chevalier est accueilli chez le jeune Thomas D’Apcher (Jérémie Rénier) qui va lui servir de guide et l’introduire auprès de l’aristocratie locale : le marquis De Morangias (Jean Yanne), sa trop dévote épouse, sa séduisante fille Marianne (Émilie Dequenne) et son étrange frère Jean-François (Vincent Cassel), qui a perdu un bras lors de chasses en Afrique. Il y a aussi le goupillon représenté par l’abbé Henri Sardis (Jean-François Stevenin), le bordel de luxe avec les charmes envoûtants de la mystérieuse et sensuelle Sylvia (Monica Bellucci), des soudards aux allures de punks moyenâgeux. L’arrivée de Fronsac et de l’étranger dérange: ils se heurtent aux hommes de main et à l’omerta des notables. Les battues sont infructueuses. Le monstre évite les pièges avec une habileté machiavélique et défie les hommes en faisant de nouvelles victimes... Christophe Gans, dont c’est le deuxième long métrage après Crying Freeman, adapté d’un manga japonais, a réalisé un film visuellement spectaculaire et baroque, où le Bien et le Mal s’affrontent, où le pouvoir et les superstitions sont battus en brèche par les idées nouvelles qui surgissent, 25 ans avant la Révolution. Combats chorégraphiés par Philip Kwok, le spécialiste des arts martiaux qui a travaillé pour John Woo, esthétique soignée, costumes aux couleurs symboliques, cieux tourmentés et cadres gothiques...Tout concourt à créer une atmosphère crépusculaire et décadente. Dans ce sampling des cinémas du monde, il y a bien sûr des anachronismes et des influences revendiquées (Angélique et le roi rencontrent Matrix), une abondance de ralentis sur la boue qui gicle et le sang, des combats à la longueur gratuite, pour le plaisir des fans et du réalisateur lui-même, passionné de cinéma de Hong Kong et nourris de films fantastiques. Christophe Gans a réuni un générique tout aussi métissé : Samuel le Bihan, lancé par Venus Beauté (Institut), Vincent Cassel marqué par l’univers de Mathieu Kassovitz (La Haine, Les Rivières pourpres), l’Italienne Monica Bellucci, l’une des rares top models à avoir réussi son passage au cinéma, Émilie Dequenne (Rosetta) et Jérémie Rénier (La Promesse) révélés par les frères Dardenne, Mark Dacascos, le Hawaïen sculptural, Jean Yanne le vétéran...
La Bête du Gévaudan a inspiré au cinéma français l’un des films les plus attendus en ce début du millénaire, «Le pacte des loups» de Christophe Gans qui brasse, de façon spectaculaire, légendes françaises et mythes indiens, sorcellerie et arts martiaux, libertinage et intégrisme. Ce film, qui devrait combler un public adolescent, est à la croisée des genres : le kung-fu revisite...
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