Le prêt-à-porter italien Les Copains, créé par Mario Bandiera, ajoute une nouvelle page à son histoire à la tête de Financiera, son entreprise polyvalente. À ses débuts, en 1960, l’objectif de la marque était d’habiller les filles de 18 ans. Créations collégiales, destinées à des sorties au cinéma ou à des soirées entre copains justement... Les temps changent, les mœurs aussi. «Faites-moi des modèles pour des filles de 18 ans portables par des femmes de 35 ans et au-delà», a ordonné Mario Bandiera à son équipe de stylistes qui inclut deux créateurs «stars» de la nouvelle génération de designers italiens : Stefano Guerriero et Antonio Marras. Les Copains, désormais, a droit à des créations exclusives, attitrées et identifiables. Leur «chic-appeal» a été lancé comme un gadget, à l’aide d’une émission-radio très populaire. Spécialité de la marque : la maille, cheval de bataille de Bologne, la ville où siège l’entreprise de Bandiera (270 milliards de lires de chiffres d’affaires, un million de pièces frabiquées par an). À l’ère de l’industrialisation à outrance, Les Copains reste fidèle au travail à domicile, système typiquement bolonais. Modèles du genre, les usines où sont fabriquées les collections de la marque ainsi que certaines de ses lignes griffées sont entièrement informatisées, automatisées, robotisées. Mais la marque refuse pour tous ses produits la commercialisation (marketing) intensive. Comme l’expliquait récemment Bandiera à l’occasion d’une interview: «La mode exprime un feeling, une émotion, elle ne peut être confinée à l’uniformité et à la loi du nombre. À la stratégie j’oppose l’intuition. Et aux chiffres, les faits. Entouré d’une équipe de jeunes (moyenne d’âge 34 ans), le patron des Copains applique la sagesse d’hier aux réalités actuelles et aux principes de demain. En donnant carte blanche aux deux stylistes avant-gardistes récemment engagés, il répète : «Quand un modèle est juste, il est choisi par toutes les générations. Le “chic appeal” n’a pas d’âge. Des frontières non plus...».