Actualités - REPORTAGES
Musique – Ruée des internautes avant la date fatidique : 1,76 milliard de chansons échangées en un mois - Napster va devenir payant -
Par Gaby NASR, le 24 janvier 2001 à 00h00
Depuis l’été dernier, Napster est en sursis. La justice américaine n’a toujours pas rendu son verdict définitif quant à l’interruption ou non des activités de l’entreprise californienne dans le procès qui l’oppose à la RIAA, l’association représentant les industriels du disque américains. Sur la sellette : son système de partage gratuit de fichiers musicaux au format MP3 enfreint les lois sur la protection des droits d’auteurs. En attendant, les internautes en profitent. Les serveurs Napster battent en effet des records d’audience. On estime en moyenne à 1,3 million le nombre d’utilisateurs simultanés. Plus impressionnant encore, une étude a récemment calculé que 1,76 milliard de chansons auraient été échangées pour le seul mois de novembre 2000 ! De leur coté, les dirigeants de Napster réfléchissent à leur avenir, et suite à l’alliance avec une des cinq «majors» mondiales du disque, BMG du groupe Bertelsmann (U2, Elton John) en octobre dernier, ils se sont résolus à travailler à un modèle payant d’échange de fichiers sous forme d’abonnement. Ils cherchent maintenant à convaincre également les quatre autres géants du disque (Sony, Warner Music, Universal Music et EMI) de retirer leur plainte et de s’allier avec eux. Des efforts jusqu’à présent sans résultat. Pas facile de courtiser les industriels du disque quand on est leur bête noire... Seul Edel, un gros label indépendant (Roxette, Pharcyde, Jennifer Paige), a pour l’instant accepté que Napster diffuse ses enregistrements sur son futur service par abonnement. En parallèle, Napster continue d’améliorer son logiciel : un impératif également lié à l’accord passé avec Bertelsmann. Ainsi sa version 2 bêta 9 est sortie la semaine dernière, avec quelques nouvelles fonctions, débogages et gages supplémentaires de stabilité. Les «autres» Napster Ils suscitent autant la polémique que l’original. Certains se trouvent même aussi dans le collimateur de la justice, comme Scour Exchange, qui était un des meilleurs réseaux d’échange, fermé en novembre, mais qui devrait réapparaître bientôt. Pourtant on parle beaucoup moins d’eux : il s’agit des «Napster-like». Similaires à Napster dans le principe de fonctionnement, ils permettent à leurs membres d’échanger fichiers musicaux MP3, mais aussi, d’autres formats musicaux, des vidéos, des photos, des archives compressées, des textes, des applications... Bref, tout type de fichiers numériques. Autant dire que les fichiers pirates y circulent allègrement, inquiétant non seulement l’industrie musicale mais aussi l’industrie du cinéma ! Plus grave, ces systèmes de partage de fichier sont détournés de leur vocation première et on voit y pulluler en toute impunité des documents pédophiles, racistes, nazis, etc. Le problème de la libre circulation des documents se pose ici dans toute sa «splendeur». Voici les trois systèmes les plus utilisés. IMesh : une véritable foire multimédia Tout comme Napster, IMesh est une plate-forme de localisation et d’échange de fichiers. Seule différence : on y trouve non seulement des fichiers MP3, mais aussi des photos, vidéos, des textes ou encore des applications. Notez qu’aux problèmes de légalité d’échange de documents protégés par des droits d’auteur s’ajoute, dans le cas des applications, le risque d’infection par des virus. CuteMX : une version «plutôt» sécurisée Copie conforme de Napster pour son fonctionnement et de IMesh pour la diversité des fichiers numériques supportés (tous !), CuteMX utilise désormais une technologie propriétaire de filtrage des fichiers pour une meilleure protection de la propriété intellectuelle... Ce qui ne devrait pas plaire aux amateurs de MP3. À noter également que la plate-forme d’échange est pour le moment limitée à 20 000 utilisateurs simultanés car le système est encore en phase de test. Gnutella : la version «Gremlins» de Napster Gnutella est le réseau le plus subversif de partage de fichiers. En effet, pour accéder à son réseau, le logiciel joue à la fois le rôle de client et de serveur. En d’autres termes, plus besoin d’un serveur central pour relayer les informations entre les utilisateurs, comme le font Napster et les autres. Ainsi le réseau Gnutella vit uniquement grâce aux contributions de ses membres. On peut fermer Napster, mais on ne peut fermer Gnutella, car aucun serveur central n’existe ! Aujourd’hui, Gnutella en tant que logiciel n’évolue plus (la société a été rachetée par AOL Time Warner), mais comme le code source du programme est disponible gratuitement, de nombreux «clones» ont fait leur apparition, tel Gnotella, Newtella, Toadnode ou Bearshare pour Windows.
Depuis l’été dernier, Napster est en sursis. La justice américaine n’a toujours pas rendu son verdict définitif quant à l’interruption ou non des activités de l’entreprise californienne dans le procès qui l’oppose à la RIAA, l’association représentant les industriels du disque américains. Sur la sellette : son système de partage gratuit de fichiers musicaux au format MP3...
Les plus commentés
Armes du Hezbollah : l’exercice du pouvoir n’adoucit pas les FL
« Avant, je pensais que la résistance nous protégeait... » : à Tyr, la colère gronde
Qui se cache derrière le tir de roquettes contre Israël ?