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PHILIPPINES - Arroyo promet de ne pas opérer de purge au sein de l’ancienne administration - Estrada va être poursuivi en justice
le 23 janvier 2001 à 00h00
La nouvelle présidente philippine Gloria Arroyo, dont l’arrivée au pouvoir a été saluée par les marchés financiers, a commencé lundi à se mettre au travail, tout comme la justice philippine qui a décidé d’engager des poursuites contre son prédécesseur. Au moment où Mme Gloria Macapagal Arroyo prenait officiellement ses fonctions lundi matin au palais présidentiel de Manille, la Bourse s’est laissé aller, comme on s’y attendait, à une formidable euphorie. Dans les minutes qui ont suivi l’ouverture des transactions, les premières depuis la destitution samedi de l’ex-président Joseph Estrada, l’indice des principales valeurs a gagné 34,5 %, un record absolu de croissance pendant une séance. Dans le même temps, Mme Arroyo a lancé un appel à l’unité nationale et promis de ne pas se livrer à une purge contre la bureaucratie de son prédécesseur. Cela n’a pas empêché la justice philippine d’annoncer lundi que son prédécesseur à la tête de l’État, chassé par la rue et l’armée à la suite d’un énorme scandale de corruption, allait être poursuivi. Sous la houlette d’un procureur, Aniano Desierto, cinq experts vont mener une enquête sur le pillage économique – punissable de la peine de mort –, le parjure et la corruption auxquels se seraient livrés Estrada, des membres de sa famille et ses associés en affaires. Solennellement accueillie au palais présidentiel, Mme Arroyo a souligné devant les fonctionnaires qu’«il n’y aurait pas de purge massive». «Nous devons rester unis. Nous devons soigner la nation, nous devons renforcer la nation», a-t-elle dit. Titulaire d’un doctorat en économie, Mme Arroyo a les faveurs des milieux d’affaires. Son ministre aux Finances, Alberto Romulo, a cependant prévenu qu’il faudrait «deux ans au moins» pour que le pays soit «remis sur pied». Qu’importe, pour la Bourse de Makati la journée de lundi était à l’opposé de celle de vendredi quand les partisans d’Estrada s’en étaient pris physiquement à des opérateurs dans ce quartier, bastion de l’opposition à l’ancien chef de l’État. La monnaie nationale était également à la hausse face au dollar américain qui s’échangeait lundi matin à 46 pesos philippins alors que vendredi à la clôture il en valait 47,50. Le règlement pacifique de la crise avait été anticipé par le marché monétaire dès vendredi après le ralliement à l’opposition de l’armée, de la police et des principaux ministres du gouvernement de M. Estrada. Jeudi, le peso avait connu un recul spectaculaire, le billet vert ayant atteint le niveau record de 55,75 pesos. «Il y a une euphorie générale du marché. À court terme, les perspectives semblent roses, cependant les problèmes sont toujours là», a estimé Edward Go de la société Investors Securities. En fin de séance des prises de profit ont ramené le gain de l’indice par rapport à vendredi à 17,6 %. La trentaine de mois de la présidence Estrada, émaillée de nombreux scandales de corruption, de délits d’initiés et de détournements de fonds publics, a fait couler un peu plus l’économie des Philippines, pays au rang des plus pauvres d’Asie. Alors que de nombreux employeurs avaient prévu des licenciements cette année, le président de la fédération des industries philippines, Raul Concepcion, a déclaré que ces derniers envisageaient maintenant de conserver le surplus de main-d’œuvre comme contribution au redressement du pays. Fidèle à son attitude obstinée, Estrada ne semble pas encore s’avouer vaincu. Dans une lettre au Congrès, il qualifie Gloria Arroyo de chef de l’État «en exercice», suggérant ainsi qu’il n’a pas totalement renoncé au pouvoir, selon le président du Sénat. Mme Arroyo n’en a pas moins commencé à constituer son cabinet en nommant notamment son secrétaire exécutif, sorte de Premier ministre, en la personne de l’ancien chef des forces armées, Renato de Villa. Mme Arroyo a également confirmé Orlando Mercado à son poste de ministre de la Défense. La décision prise par l’armée de soutenir celle qui n’était encore que vice-présidente avait été décisive dans la chute de M. Estrada.
La nouvelle présidente philippine Gloria Arroyo, dont l’arrivée au pouvoir a été saluée par les marchés financiers, a commencé lundi à se mettre au travail, tout comme la justice philippine qui a décidé d’engager des poursuites contre son prédécesseur. Au moment où Mme Gloria Macapagal Arroyo prenait officiellement ses fonctions lundi matin au palais présidentiel de Manille, la...
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