Arnaud Clément (n° 15) et Sébastien Grosjean (n° 16) sont parvenus en quarts de finale des Internationaux d’Australie de tennis, 28 ans après Wanaro N’Godrella et Patrick Proisy, hier à Melbourne. Le premier, déjà quart de finaliste en septembre à l’US Open, a accédé pour la deuxième fois de suite aux quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem, en battant le Britannique Greg Rusedski 6-3, 6-2, 7-5. Le second a éliminé le Suédois Magnus Norman (n° 4) 7-6 (9/7), 6-3, 0-6, 6-4. «Je ne l’avais jamais vu faire un aussi bon match. Il a joué d’une façon fantastique», a déclaré Rusedski, qui menait 3-2 dans l’histoire de leurs rencontres, mais que Clément avait battu les deux dernières fois, l’année dernière. «Je suis assez impressionné par sa performance», a commenté le Russe Evgueni Kafelnikov (n° 5), qui compte deux victoires sur son prochain adversaire, mais que Clément a étrillé 6-4, 6-1, également l’année dernière, à Cincinnati. Malgré 19 aces réussis, dont un à 215 km/h, Rusedski n’a pas été très efficace au service (54 % de premières balles et seulement 34 % des points avec sa deuxième balle). À cœur joie Surtout, le Britannique, assez peu mobile, a manqué de détente au filet, où il est monté 76 fois pour marquer 33 points (43 % d’efficacité). Avec beaucoup de lucidité, Clément a donc pu s’en donner à cœur joie dans l’exercice des passings et des lobs. Il n’a encore pas perdu un set et se sent on ne peut mieux physiquement. Après avoir besogné pendant cinq manches contre l’Allemand Nicolas Kiefer et quatre contre l’Américain Chris Woodruff, «Kafel» a pour sa part éliminé facilement le Suédois Andreas Vinciguerra, 7-5, 7-5, 6-1. Grosjean, qui a sauvé quatre balles de set à 3-5 dans le premier set, plus une dans le jeu décisif, a laissé filer un troisième set mal engagé avant de réussir un break au cinquième jeu du quatrième. Un avantage qu’il perdit aussitôt mais que, avec beaucoup d’abnégation, il reconstruisit dans le neuvième jeu. Le Français eut ensuite besoin de trois balles de match pour conclure, en 2 heures 58 minutes, la troisième, qui était légèrement «let» selon l’arbitre descendu de sa chaise, n’étant pas, très sportivement, contestée par le Suédois. Moya sur sa lancée Avec l’élimination de Norman, c’est la troisième fois depuis le début de l’ère open, en 1968, que les quatre premières têtes de série disparaissent avant les quarts de finale dans un tournoi du Grand Chelem. Amélie Mauresmo (n° 13) a servi de façon trop timorée et a joué bien trop court au début (47 % des points avec sa première balle seulement) pour exploiter les occasions que lui offrit généreusement l’Américaine Venus Williams (n° 3) de rejoindre Clément et Grosjean en quarts. En fait, Il fallut que Williams se «breake elle-même» en commettant notamment deux doubles fautes dans le quatrième jeu du deuxième set pour que Mauresmo lâche enfin ses coups et retrouve son tennis. Mais il était trop tard, l’Américaine remportant finalement un match assez décousu (43 fautes directes pour elle, 16 points gagnants pour Mauresmo) 6-2, 3-6, 6-3. Contrairement à Rusedski, l’Espagnol Carlos Moya a continué sur sa lancée. Après avoir évincé l’Australien Lleyton Hewitt (n° 7) au tour précédent, il a sorti l’Allemand Rainer Schuttler, 7-6 (7/2), 6-3, 6-4. Il sera le prochain adversaire de Grosjean qu’il a battu une fois à Roland-Garros, en 1998, le Français lui rendant la monnaie de sa pièce à Key Biscayne en 1999, à une époque où l’Espagnol n’était pas très fringant. Pour préparer son match contre l’Américaine Serena Williams (n° 6) qui a battu la Tchèque Daja Bedanova (51e), 6-2, 6-2, la Suissesse Martina Hingis (n° 1) est montée un peu plus au filet face à l’Italienne Rita Grande (62e), éliminée 6-0, 6-3.