Actualités - OPINIONS
Tuer n’est pas jouer
Par PLISSON Alain, le 22 janvier 2001 à 00h00
Si chez nous la télévision abrutit (la chose est prouvée), ailleurs, elle tue ! Entre deux maux, nous avons su, pour une fois, choisir le moindre. Voici la «dernière» qui nous parvient des États-Unis ; non, il ne s’agit plus du sitcom présidentiel qui vit la mise «à mort» d’Al Gore, mais d’un show encore plus lamentable et surtout plus mortel. «Ralf ne veut plus de toi, tu es gosse et vieille», lance Eleanor, 44 ans, à Nancy, 53 ans, effondrée. Nous sommes sur le plateau du Jerry Springer’s Show. Avec quatre millions de téléspectateurs par jour, cette émission américaine est depuis cinq ans le symbole de la «télé-poubelle». Le but de l’animateur : provoquer des débordements chez les couples invités et les exhorter à se déchirer devant un public en délire. Ce lundi-là, deux femmes s’insultent sous le regard amusé d’un homme, Ralf Panitz, 41 ans : son ex-épouse et Eleanor Isaac Panitz, sa nouvelle. Tous les trois vivent ensemble dans une maison de la rue Grand Cayman, à Sarasota, en Floride. Au cours du show, Ralf annonce à Nancy qu’il ne veut plus d’elle. Cris, injures, hurlements. Springer surenchérit, le public s’excite. De «gros bras» sont présents, prêts à bondir au cas où. Le même jour, Nancy reçoit une décision de justice lui octroyant le droit d’occuper seule la maison qu’elle avait achetée avec Ralf. Ce dernier se rend chez elle avec Eleanor. Mardi on retrouve le corps sans vie de Nancy, roué de coups. Les amants se rendent à la police quatre jours plus tard. Heureusement chez nous les émissions «poubelles» ne font que dans la vulgarité. Et tant qu’à mourir, on le fait d’ennui. P.S. : Tuer n’est pas jouer, titre français de Living Daylights avec Timothy Dalton (007).
Si chez nous la télévision abrutit (la chose est prouvée), ailleurs, elle tue ! Entre deux maux, nous avons su, pour une fois, choisir le moindre. Voici la «dernière» qui nous parvient des États-Unis ; non, il ne s’agit plus du sitcom présidentiel qui vit la mise «à mort» d’Al Gore, mais d’un show encore plus lamentable et surtout plus mortel. «Ralf ne veut plus de toi, tu es...
Les plus commentés
BDL : le jeu dangereux de Joseph Aoun
Armes du Hezbollah : l’exercice du pouvoir n’adoucit pas les FL
Naïm Kassem : La résistance continue par sa présence et sa sagesse