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Actualités - CHRONOLOGIES

RDCongo - 59 morts hier dans des combats à l’est du pays - La guerre continue malgré le deuil

Les drapeaux ont été mis en berne vendredi à Kinshasa, après la mort du président Laurent-Désiré Kabila, dont les alliés ont confirmé leur intention de poursuivre, aux côtés de son fils Joseph la guerre qui ravage le RDCongo depuis deux ans et demi. Le président angolais José Eduardo dos Santos, son homologue namibien Sam Nujoma et le président zimbabwéen Robert Mugabe ont ainsi tous trois réaffirmé officiellement vendredi matin leur volonté de maintenir leurs troupes en RDC pour combattre les rebelles soutenus par l’Angola et l’Ouganda. Dans l’extrême Est du pays, contrôlé par la rébellion, des combats entre factions rebelles ont fait au moins 59 morts à Bunia, capitale de la province d’Ituri (ancienne province orientale) frontalière de l’Ouganda, qui a déjà été le théâtre de telles violences. Néanmoins, c’est sans heurts que Kinshasa, en deuil pour 30 jours, se préparait vendredi au retour de la dépouille du président Kabila, tandis que l’armée, fait nouveau dans l’ex-Zaïre, s’est montrée particulièrement calme après l’annonce de la mort du chef de l’État jeudi soir. Conformément aux instructions, les drapeaux ont été mis en berne dès vendredi matin, tandis que la radio officielle a commencé à diffuser musique religieuse et chants de deuil. Des ouvriers s’affairaient vendredi à monter une chapelle ardente à Lubumbashi (sud-est) en prévision du retour en République démocratique du Congo (RDC) de la dépouille du président. Selon le chargé d’affaires de la RDC aux Nations unies, Atoli Ileka, les obsèques officielles auront lieu mardi à Kinshasa et seront précédées d’une cérémonie privée à Lubumbashi. Mais c’est sans attendre la fin du deuil que Joseph Kabila, âgé de 32 ans et sans expérience politique, devra affronter la guerre qui divise son pays en deux avec l’aide du gouvernement de son père et de l’armée si elle continue à respecter le «testament» du défunt président. Dans ce testament en quatre points à «l’armée, la police et les forces de sécurité», Kabila a ordonné aux troupes de «respecter la discipline et de demeurer sereines et calmes, de protéger la population». Il leur demande aussi de «préserver l’intégrité du territoire national» et de «bouter hors du territoire national les agresseurs». Les rebelles, qui avaient aidé Kabila à renverser le défunt maréchal Mobutu, contrôlent la moitié orientale du pays. Dès l’annonce de l’attentat, les rebelles ont réclamé la relance de l’organisation d’un «dialogue intercongolais» en vue d’une redistribution des cartes du pouvoir. Une partie de l’opposition a fait de même, notamment l’opposant historique au maréchal Mobutu, Étienne Tshisekedi. Cette guerre, qui engloutit 80 % des ressources de la RDC, a plongé le pays, dont le sous-sol renferme d’immenses richesses minières, dans une récession sans précédent dans son histoire. Elle a amené la population à l’«exaspération sociale», selon un opposant, et ravive régulièrement les craintes «d’émeutes de la faim» dans la capitale. Les statistiques de la Banque centrale de RDC sont éloquentes sur l’ampleur de la crise qui nourrit la misère et la faim. En l’an 2000, le PIB a chuté de 11,3 %, après une première chute de 10,3 % en 1999. Parallèlement, l’inflation a atteint 520 % en l’an 2000, réduisant chaque jour de nouvelles familles à la mendicité dans la capitale. Selon des sources humanitaires, la malnutrition ne cesse de gagner du terrain dans tout le pays, et notamment à Kinshasa, où elle affecte de manière aiguë près d’un tiers des enfants de 0 à 5 ans.
Les drapeaux ont été mis en berne vendredi à Kinshasa, après la mort du président Laurent-Désiré Kabila, dont les alliés ont confirmé leur intention de poursuivre, aux côtés de son fils Joseph la guerre qui ravage le RDCongo depuis deux ans et demi. Le président angolais José Eduardo dos Santos, son homologue namibien Sam Nujoma et le président zimbabwéen Robert Mugabe ont ainsi...