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Actualités - BIOGRAPHIES

L’héritier d’une dynastie

Lorsqu’il prêtera serment ce soir comme 43e président des États-Unis, George Walker Bush aura le sentiment du devoir accompli, en accédant à la Maison-Blanche huit ans après son père. Pour ce Texan de 54 ans, entré sur le tard sur la scène nationale, mais héritier d’une dynastie d’hommes politiques, ce n’est pas rien : il a su taire la preuve d’une habileté politique digne de son prédécesseur Bill Clinton, face à ses détracteurs qui doutaient de ses capacités à diriger et ont mis en exergue sa relative inexpérience. «Je suis (une personne) du genre à jouer les cartes qu’on lui distribue», a affirmé le républicain vendredi dans un entretien au quotidien USA Today. Silhouette légèrement courbée, rictus figé au coin des lèvres, George W. Bush revient de loin : il y a plusieurs années, même sa mère Barbara ne lui donnait guère de chances de réussir en politique, misant, selon des proches, sur le fils cadet Jeb Bush, gouverneur de Floride. George W., qui venge ainsi son père George Bush battu par Clinton en 1992, a admis qu’il n’avait pas toujours eu pour ambition d’être président. «Peut-être me serais-je conduit un peu mieux», a-t-il ironisé un jour, lui qui a traîné une réputation de noceur. Après des débuts hésitants, il a pourtant réussi à s’imposer. Lors de la campagne électorale, il a écarté sans ménagement ses rivaux en s’appuyant sur une redoutable machine électorale et un entourage de fidèles, dont de nombreux proches de son père. Bush possède le sens du contact humain, et son intelligence est généralement sous-estimée, a récemment souligné le politologue Richard Semiatin, de l’American University, «Il a confiance en ses talents de communicateur (...). Il aime être avec les gens, sait parler à l’autre bord (les démocrates) et sait décider». Jouant d’une certaine nonchalance, presque enfantine, et d’un mépris pour l’establishment dont il fait pourtant partie, Bush s’est présente comme un «conservateur avec du cœur», s’efforçant de cultiver l’image d’un homme de l’Amérique profonde, aux fortes convictions notamment religieuses. Au point d’apparaître intransigeant, en particulier sur la peine de mort au Texas. «Vous pouvez juger un homme d’après son entourage», a-t-il par ailleurs répété pendant la campagne, saluant ainsi son épouse depuis 25 ans, Laura, une ex-bibliothécaire originaire de Midland, Texas. George W., né le 6 juillet 1946, est l’aîné de six enfants et vient d’une lignée patricienne de Nouvelle-Angleterre (nord-est). Son grand-père Prescott a été sénateur, son père président et son frère Jeb est gouverneur. Après une enfance dorée, il a suivi une formation de pilote de chasse, puis a intégré les universités réputées de Yale et de Harvard, où il n’a guère brillé. Il a reconnu avoir traversé une période noire et avoir eu un penchant pour l’alcool jusqu’à la quarantaine. Depuis lors, il affirme ne pas avoir bu une goutte d’alcool. De gagne-pain en gagne-pain, Bush est entre de plain-pied dans le monde des affaires par le biais des compagnies pétrolières texanes. Puis, aiguillonné par son père, il s’est lancé en politique en tentant en vain le Congrès (Parlement) en 1978. C’est au Texas, sa terre d’adoption, qu’il s’est révélé. La popularité de l’équipe de base-ball des Texas Rangers qu’il a dirigée lui a servi de tremplin pour son élection comme gouverneur en 1994 où il a battu à la surprise générale la démocrate Ann Richards. Aisément réélu en 1998, il a émergé l’année d’après comme le candidat favori des républicains dans leur reconquête de la Maison-Blanche.
Lorsqu’il prêtera serment ce soir comme 43e président des États-Unis, George Walker Bush aura le sentiment du devoir accompli, en accédant à la Maison-Blanche huit ans après son père. Pour ce Texan de 54 ans, entré sur le tard sur la scène nationale, mais héritier d’une dynastie d’hommes politiques, ce n’est pas rien : il a su taire la preuve d’une habileté politique digne de...