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JAPON - 2000 a été l’année des faillites - Le processus d’assainissement de la deuxième - économie mondiale est loin d’être terminé
le 20 janvier 2001 à 00h00
Le Japon a connu une série de faillites spectaculaires en 2000, qui ont fait bondir les passifs à un record depuis la guerre, et le processus d’assainissement de la deuxième économie mondiale est loin d’être terminé, selon une étude publiée hier. Un total de 19 071 entreprises ont déposé leur bilan l’an dernier, soit 23,4 % de plus que l’année précédente, a annoncé Teikoku Databank, l’agence privée de référence sur les faillites au Japon. Ces entreprises ont laissé une ardoise colossale de 23 900 milliards de yens (215 milliards d’euros), un bond de 77 % d’un an sur l’autre. Le total des passifs «dépasse pour la première fois les 20 000 milliards et surpasse largement le précédent record, qui datait de 1998», où il s’était élevé à 14 400 mds yens, a relevé Teikoku. Le bond des passifs «est lié à une série de mégafaillites dans l’assurance-vie, les établissements financiers non bancaires et la distribution», a souligné l’agence. Parmi ces faillites, les deux plus importantes de l’après-guerre : celles des assureurs-vie Kyoei Life Insurance, avec un passif de 4 600 mds yens, et Chiyoda Mutual Life Insurance, avec 2 900 mds yens, survenues toutes deux en octobre. La faillite qui a fait le plus de bruit est cependant celle des grands magasins Sogo, qui ont déposé les armes le 12 juillet en laissant une ardoise de 689,1 mds yens. Elle a non seulement marqué les esprits en raison de la notoriété de l’enseigne mais aussi des causes de son échec, lié à une expansion mal contrôlée et à l’incompétence de ses dirigeants, deux facteurs communs à nombre de groupes déchus. Pour survivre, Sogo est désormais obligé de supprimer un tiers de ses effectifs et de fermer neuf de ses 22 grands magasins. Parmi les autres grands noms ayant mordu la poussière, figurent la société de leasing Inter Lease, le fabricant d’équipements audiovisuels Akai, le gérant de villages vacances EIE International ou les promoteurs Nihon Building et Seiyo. «Le drame des faillites durant l’année 2000 démontre avec éloquence la profondeur de la récession» de l’économie japonaise, même si le PIB a progressé pour la seconde année consécutive, a estimé Teikoku. L’agence met particulièrement en cause «le retard pris dans la restructuration du secteur bancaire», qui «a déséquilibré l’économie nippone et mis le frein sur la reprise autoalimentée». La conjoncture économique sur l’archipel est directement responsable de 14 372 faillites, soit 75 % du total. C’est un record depuis la guerre. Huit des sociétés frappées étaient cotées à la première section de la Bourse de Tokyo. Les entreprises faillies employaient 187 738 personnes, ce qui a contribué à pousser le taux de chômage à un sommet de 4,9 % au printemps 2000. Pour faire face, le gouvernement a mis en place une nouvelle loi sur les faillites, qui permet aux entreprises d’obtenir un redressement piloté par des administrateurs judiciaires et de se protéger contre leurs créanciers. Au cours de l’année, 550 sociétés ont demandé à bénéficier de cette législation. L’agence Teikoku ne se montre pas optimiste pour les mois à venir. «La plongée de la Bourse est en train d’asphyxier les banques au point de provoquer un retour à l’instabilité financière», souligne-t-elle, en estimant que d’éventuelles mesures de stimulation des cours par les pouvoirs publics, actuellement à l’étude, seraient vouées à l’échec. De plus, explique-t-elle, l’économie doit faire face à un ralentissement des exportations sur fond d’affaiblissement de la demande extérieure et «aux perspectives moroses de la consommation des ménages». «Il est donc probable qu’un nombre croissant d’entreprises peu performantes soient acculées à la faillite» durant l’année qui vient de débuter, prédit l’agence.
Le Japon a connu une série de faillites spectaculaires en 2000, qui ont fait bondir les passifs à un record depuis la guerre, et le processus d’assainissement de la deuxième économie mondiale est loin d’être terminé, selon une étude publiée hier. Un total de 19 071 entreprises ont déposé leur bilan l’an dernier, soit 23,4 % de plus que l’année précédente, a annoncé Teikoku...
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