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Sommet africain - Un forum placé sous le signe de la mondialisation - La situation à Kinshasa va marquer la rencontre de Yaoundé
le 18 janvier 2001 à 00h00
L’assassinat annoncé mardi du président congolais Laurent-Désiré Kabila va profondément marquer les débats des chefs d’État réunis pour le 21e sommet France-Afrique qui s’ouvre les 18 et 19 janvier à Yaoundé. La longue guerre en République démocratique du Congo (RDCongo) devait être initialement l’un des principaux sujets de ce sommet dont le thème général est l’Afrique face à la mondialisation. «C’est évident que l’agenda va changer, la situation en RDCongo va devenir le premier sujet du sommet» après l’assassinat de Kabila, a affirmé le ministre togolais des Affaires étrangères et de la Coopération, Koffi Panou, selon lequel le sentiment général parmi les ministres «est la surprise». La tonalité des discussions, qui devaient être centrées sur la recherche de solutions de paix dans ce conflit qui engage six autres pays d’Afrique centrale et australe, va être inévitablement modifiée en raison de l’absence du président Kabila. L’homme fort de Kinshasa, qui régnait sans partage depuis mai 1997, était en effet attendu à Yaoundé avec intérêt après sa rencontre à Libreville avec le président burundais Pierre Buyoya, sous les auspices du Gabon mais aussi de la France. Cette rencontre marquait un déblocage notable qui, s’il se concrétisait sur le terrain, pouvait rompre l’alliance entre les forces ennemies de Kinshasa (Rwanda, Ouganda et Burundi) qui occupent l’est du pays. Les chefs d’État du Rwanda et d’Ouganda, d’ailleurs, avaient décidé de ne pas venir à Yaoundé, contrairement au président burundais. «Les chefs d’État vont prendre des initiatives sur la RDCongo», a estimé le ministre togolais, dont le pays exerce la présidence de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Déjà, l’assassinat de Kabila devrait «très certainement» entraîner la non-venue de son voisin de l’autre rive du fleuve Congo, le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, selon son entourage. Le président zimbabwéen Robert Mugabé, très impliqué militairement dans son soutien à Kinshasa et qui était déjà arrivé à Yaoundé, en est reparti après l’annonce de l’attaque contre M. Kabila. Afrique en miniature Un autre allié de la RDCongo, le Namibien Sam Nujoma, est présent mais le président angolais Eduardo Dos Santos, qui aide considérablement Kinshasa, sera, lui, absent et représenté par son futur ambassadeur à Libreville. D’autres conflits devraient cependant rester à l’ordre du jour et être discutés. La situation en Guinée, victime d’incursions frontalières à partir du Liberia et de Sierra Leone, devait être évoquée même si «l’absence de son président au sommet et celle de Charles Taylor du Liberia sont très préjudiciables pour trouver la paix», selon une source diplomatique. Le président ivoirien Laurent Gbagbo, en revanche, fait le déplacement à Yaoundé et la turbulente et inquiétante actualité de son pays devrait être débattue par ses pairs africains et le président Jacques Chirac. Le Burkina Faso, accusé par Abidjan de déstabiliser la Côte d’Ivoire, sera aussi présent. L’autre fait notable est la première participation à un sommet France-Afrique d’un chef d’État algérien, le président Abdelaziz Bouteflika. Mais le nombre des chefs d’État attendus pourrait ne pas atteindre la trentaine et deux grands pays, le Nigeria et l’Afrique du Sud, vont marquer le sommet par l’absence de leurs présidents. Dans Yaoundé aux maisons repeintes et aux nids de poule bouchés pour l’occasion, des milliers de jeunes et femmes en pagne, venues de l’intérieur du pays, saluaient mercredi le passage des cortèges officiels sous des banderoles proclamant : «Le Cameroun, Afrique en miniature, vous souhaite la bienvenue».
L’assassinat annoncé mardi du président congolais Laurent-Désiré Kabila va profondément marquer les débats des chefs d’État réunis pour le 21e sommet France-Afrique qui s’ouvre les 18 et 19 janvier à Yaoundé. La longue guerre en République démocratique du Congo (RDCongo) devait être initialement l’un des principaux sujets de ce sommet dont le thème général est ...
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