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Actualités - CHRONOLOGIES

Budget - Le gouvernement prévoit un déficit de 51 % - Siniora propose un projet « réaliste »

Le Conseil des ministres doit examiner aujourd’hui la loi de finances proposée par le ministre Fouad Siniora pour l’an 2001. C’est un budget «réaliste», a-t-il déclaré hier lors d’une conférence de presse. Sous-entendu : l’option de l’austérité choisie par le précédent gouvernement ne l’était pas. Le ministre en veut pour preuve le déficit cumulé des onze premiers mois de l’année 2000 qui s’est établi à 52 % des dépenses, alors que la loi de finances tablait sur un solde de 42 %. Le projet pour 2001 propose des dépenses plus importantes et des recettes moindres. Les premières totalisent 9 975 milliards de livres et les secondes 4 900 milliards. Le déficit attendu est donc évalué à 5 075 milliards de livres, soit 50,87 % des dépenses. Le budget présenté par le gouvernement de Sélim Hoss, dont le nouveau Conseil des ministres a demandé la révision, tablait sur une réduction de ce solde à 38,15 %. Les dépenses prévues y étaient de 9 055 milliards de livres, contre 8 590 milliards en 1999. Quant aux recettes, le gouvernement Hoss prévoyait d’en collecter 5 600 milliards, contre 5 389 en 1999. Les modifications apportées par rapport au budget présenté par le précédent gouvernement sont de deux ordres. Réévaluation à la hausse des dépenses, notamment du service de la dette qui est supérieur de 200 milliards de livres par rapport au projet Hoss. Et réduction des recettes du fait, notamment, du report de la mise en œuvre de la TVA qui était censée rapporter 700 milliards de livres dans le précédent projet. «Le nouveau budget est conçu de façon à relancer l’activité économique après les chiffres négatifs de la croissance enregistrés au cours de la période précédente», a déclaré M. Siniora. Du côté des dépenses, le nouveau ministre des Finances propose au Parlement de réintégrer dans les dépenses 666 milliards de livres, classées hors budget par son prédécesseur. Il s’agit de 366 milliards de livres destinés au CDR et 300 milliards de livres destinés à la Caisse des déplacés. Les nouveaux calculs effectués par la Banque centrale aboutissent par ailleurs à une estimation différente du service de la dette, supérieure de 200 milliards de livres par rapport au projet Hoss pour 2001. Celui-ci s’établira à 4 300 milliards de livres, ce qui absorbe 87 % des recettes de l’État. Enfin, 54 milliards de livres supplémentaires sont répartis entre différents ministères, notamment ceux de l’Économie, du Tourisme, de l’Agriculture et des Affaires étrangères. Au total, la réaffectation de certains postes aboutit à une augmentation de la part des dépenses considérées comme des dépenses d’investissement. Elles représentent désormais 13 % du budget, soit environ 1 300 milliards de livres, contre 11 % dans la précédente version. En matière de recettes, les changements sont plus importants en volume, même si leur nombre est restreint. La nouvelle équipe n’a pas apporté de modifications majeures en matière fiscale. En revanche, elle a choisi de baisser de façon drastique des recettes douanières. Après les réductions tarifaires décidées en décembre dernier, elle table sur 960 milliards de livres de recettes, alors que 1 124 milliards ont été collectés sur les onze premiers mois de 2000. Le précédent budget prévoyait une baisse douanière moindre qu’il compensait par de nouvelles ressources provenant de l’application de la taxe sur la valeur ajoutée dont il attendait 700 milliards de livres. Taxe de 5 000 LL sur les télécommunications Les recettes attendues du ministère des Postes et Télécommunications sont réduites de 200 milliards de livres, le gouvernement espérant régler cette année le litige opposant l’État aux deux opérateurs du cellulaire en leur accordant des licences. Une taxe de 5 000 livres sur les télécommunications a été inscrite au budget, mais elle pourrait être abandonnée «si telle est la volonté populaire», a précisé le ministre Siniora. Des ressources supplémentaires sont attendues du côté de l’impôt sur le revenu qui devrait totaliser 758 milliards de livres en 2001, contre 517 milliards en 1999. La loi de finances comporte par ailleurs une innovation : 200 milliards de livres sont inscrits au chapitre des dons alors qu’auparavant aucune évaluation précise n’était fournie pour les aides extérieures. Au total, le projet prévoit des recettes fiscales de 3 447 milliards de livres contre 2 536 milliards en 1999. Il ne dit rien en ce qui concerne les privatisations, les revenus attendus de la vente des actifs de l’État étant destinés à combler directement la dette publique. Le budget prévoit enfin de procéder à de nouvelles émissions obligataires cette année, pour un montant total de trois milliards de dollars, dont deux milliards d’eurobonds. Cette enveloppe ne sera pas forcément utilisée entièrement si le gouvernement parvient à privatiser rapidement.
Le Conseil des ministres doit examiner aujourd’hui la loi de finances proposée par le ministre Fouad Siniora pour l’an 2001. C’est un budget «réaliste», a-t-il déclaré hier lors d’une conférence de presse. Sous-entendu : l’option de l’austérité choisie par le précédent gouvernement ne l’était pas. Le ministre en veut pour preuve le déficit cumulé des onze premiers mois...