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Actualités - BIOGRAPHIES

PORTRAIT D’ARTISTE - Salwan Ibrahim met en scène la vie

Salwan Ibrahim a commencé à peindre très jeune, et ses parents l’ont beaucoup encouragé. Son baccalauréat en poche, il hésite entre arts plastiques et architecture. Il finit par opter pour l’architecture, mais laisse tout tomber trois ans plus tard et intègre l’Institut national des beaux-arts (Inba) de l’Université libanaise. Sa première exposition personnelle a eu lieu en octobre dernier, à la galerie Agial : c’est à cette occasion que le public a découvert la peinture spéciale de cet artiste. Du figuratif (paysages et personnages) moderne et très coloré. Actuellement, les œuvres récentes de l’artiste sont accrochées au Circus jusqu’au 15 février. Les personnages en gros plan de Salwan Ibrahim vont presque toujours par paire et montrent toujours leur profil. Stylisés, vêtus de couleurs éclatantes, ils évoluent sur une scène, comme des acteurs, et font toujours une action précise inspirée du monde du spectacle. Ils sont danseurs, batteurs, hypnotiseurs, magiciens, musiciens… «Ils ne sont pas très réalistes car je ne les peins pas dans leur vie quotidienne mais dans un décor, explique l’artiste. Mais ce sont des gens réels, que je rencontre tous les jours lorsque je sors de chez moi : dans la rue, parmi mes amis, dans des lieux publics. Toutefois, j’exprime plus la “persona” que la personne. C’est l’homme social, avec son masque et son déguisement». S’ils ne sont jamais peints de face, c’est parce que l’artiste veut éviter qu’il y ait confrontation entre eux et le public. «Lorsqu’on se trouve en présence de portraits, il y a une attraction psychique qui fait qu’on ne peut que regarder la toile et voir l’expression du visage. Or, chez moi, l’expression du visage est reléguée au second plan. Je veux que les gens voient le tableau et la scène. C’est l’action qui m’intéresse». C’est dans son atelier, à Jal el-Dib, que l’artiste travaille tous les jours. «Parfois 18h par jour, d’autres fois deux heures seulement. Je peins depuis 1987 mais ce n’est que maintenant que j’expose seul. Le temps d’acquérir une maturité artistique». Au tout début, ses personnages étaient un peu différents, mélancoliques, et les toiles comportaient une note dramatique. «Maintenant c’est l’action qui m’attire. Je ne raconte plus d’histoire, je ne représente pas des personnes mais une action. Il se passe toujours quelque chose entre mes personnages, et le public est spectateur mais aussi auditeur, puisque la musique est présente dans la plupart des toiles». Pas de folklore On a la forte impression que Salwan Ibrahim peint des scènes du folklore oriental, mais l’artiste affirme le contraire : «Je n’ai jamais voulu cela, ni fait des recherches sur le folklore vestimentaire ou autre. Si mes personnages ont un air “local”, c’est parce qu’ils sont du pays puisque je les rencontre tous les jours. Je prends quelques détails et les retravaille, mais je n’invente rien. J’imagine une scène et je les y place, puis les habille». Peindre la réalité ne l’intéresse nullement. «Mes personnages sont des allégories ; j’exprime des idées à travers eux». En réalité, c’est bien la réalité que peint l’artiste, mais camouflée. Car on rencontre partout des duos batteurs/acrobates, hypnotiseurs/hypnotisés. Il y a ceux qui mènent (les leaders) et les autres ; les actifs et les passifs ; les décideurs et les exécutants… Mais c’est entre «les lignes» des aplats aux couleurs éclatantes qu’il faut la chercher, ainsi que dans les détails pleins d’humour et le mouvement. Une chose que Salwan Ibrahim déplore : le copiage. Citant le célèbre mot de Picasso «J’ai voulu devenir peintre, je suis devenu Picasso», il souligne qu’un peintre «ne peut qu’exprimer ce qu’il est, ce qu’il porte en lui. On ne peut jamais arriver au même résultat qu’un autre. On trouve forcément quelque chose de nouveau, soi-même». Et de rappeler que «l’innovation peut être au niveau du contenu, comme le surréalisme, ou au niveau de la structure, comme le cubisme, ou encore au niveau du code, comme pour les Géants de Picasso. Par ailleurs, toute peinture ne peut pas nécessairement être innovatrice sur le plan de l’histoire de l’art, mais elle peut être hautement personnalisée. Elle devient alors automatiquement insolite, nouvelle».
Salwan Ibrahim a commencé à peindre très jeune, et ses parents l’ont beaucoup encouragé. Son baccalauréat en poche, il hésite entre arts plastiques et architecture. Il finit par opter pour l’architecture, mais laisse tout tomber trois ans plus tard et intègre l’Institut national des beaux-arts (Inba) de l’Université libanaise. Sa première exposition personnelle a eu lieu en octobre dernier, à la galerie Agial : c’est à cette occasion que le public a découvert la peinture spéciale de cet artiste. Du figuratif (paysages et personnages) moderne et très coloré. Actuellement, les œuvres récentes de l’artiste sont accrochées au Circus jusqu’au 15 février. Les personnages en gros plan de Salwan Ibrahim vont presque toujours par paire et montrent toujours leur profil. Stylisés, vêtus de couleurs éclatantes,...