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Actualités - CHRONOLOGIES

Allemagne - L’abattage de 400 000 bêtes prévu pour le premier semestre 2001 - Vache folle : Berlin passe à l’action

Le gouvernement allemand a annoncé hier qu’il allait imposer l’abattage du troupeau entier en cas de découverte d’un animal atteint d’ESB, passant à l’action deux jours après l’amorce d’un virage de sa politique agricole pour une meilleure protection des consommateurs. Jusque-là, il n’y avait pas de réglementation claire sur l’abattage en Allemagne, un vide que les Laender (États régionaux) ont souligné mercredi au cours d’une réunion de crise avec l’État fédéral. La Bavière (Sud), s’appuyant sur cette faille, avait ainsi pu annoncer mardi son intention de laisser provisoirement le choix aux éleveurs de ne plus faire abattre le troupeau entier quand un seul cas d’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) était détecté. Mais ce Land a finalement décidé de passer outre les protestations des agriculteurs – dont plusieurs centaines manifestent régulièrement contre les abattages en série – en acceptant le principe d’abattre à l’avenir tout le troupeau en cas d’ESB. Outre cette décision du gouvernement fédéral, dont le texte devrait être présenté dans les prochains jours, les signes que l’Allemagne est passée à la vitesse supérieure pour tenter de rassurer les consommateurs qui désertent les boucheries se sont multipliés vendredi. Le ministère bavarois de l’Agriculture a ainsi ordonné la fermeture d’une usine d’aliments pour bovins et le rappel de sa production, à la suite de la découverte de traces de farines carnées dans des échantillons. La Fédération allemande de l’industrie de la viande a, elle, annoncé qu’elle renonçait «volontairement» à utiliser de la chair récupérée mécaniquement sur les os de tous les animaux dans la fabrication de saucisses et pâtés, pour éviter tout risque de contamination par l’ESB. Elle élargit ainsi à la chair de porc et de volaille une interdiction déjà formulée le 1er octobre 2000 pour les chairs de bœuf par l’Union européenne (UE). Psychose La Fédération a aussi appelé le gouvernement allemand à prononcer une interdiction nationale sur ces chairs qui peuvent contenir des parcelles de moelle osseuse et donc transmettre la maladie de la vache folle, et de pousser à étendre cette interdiction dans tous les pays de l’UE. Et d’ici là, elle veut mettre en place un étiquetage signalant la présence de ces chairs dans les produits concernés. En attendant que ces premières mesures portent leurs fruits, à savoir que le bœuf regagne les assiettes des Allemands et que le marché de cette viande se redresse, le ministère de l’Agriculture a annoncé que 400 000 vaches laitières de plus de 30 mois allaient être abattues au cours du premier semestre 2001. Une décision qui entre dans le cadre des mesures prises en décembre par Bruxelles pour soutenir le marché. Les éleveurs recevront 520 euros par vache abattue, un prix qui n’est inférieur que de 30 euros à celui d’un bœuf de bonne qualité pesant 300 kilos à l’abattage, a indiqué un porte-parole du ministère allemand. L’Office fédéral pour l’agriculture a aussi confirmé hier une autre initiative prise fin décembre pour soutenir le marché. 6 000 tonnes de viande de bœuf de moins de 24 mois ont été achetées et stockées dans des chambres froides. Elles seront vendues lorsque le marché se portera mieux. Mais avec l’annonce vendredi d’un 12e cas de vache folle diagnostiqué sur une bête allemande depuis le 24 novembre, la psychose a encore de beaux jours devant elle.
Le gouvernement allemand a annoncé hier qu’il allait imposer l’abattage du troupeau entier en cas de découverte d’un animal atteint d’ESB, passant à l’action deux jours après l’amorce d’un virage de sa politique agricole pour une meilleure protection des consommateurs. Jusque-là, il n’y avait pas de réglementation claire sur l’abattage en Allemagne, un vide que les Laender...