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Nouvelle économie - Rencontre à l’Esa entre investisseurs et E-entrepreneurs - Le Liban est équipé de plates-formes de E-commerce fiables
Par DE HAUTEVILLE Gérard, le 13 janvier 2001 à 00h00
Initiée en Grande-Bretagne, en 1999, la tradition du «First Tuesday» est parvenue rapidement jusqu’à Beyrouth. Pour sa cinquième session, cette rencontre entre chefs d’entreprise amateurs de l’E-économie et investisseurs a été l’occasion pour les membres de Phoenicia Valley d’inviter à l’Esa M. Abdallah Hitti, président du groupe français Blue Line. Ce spécialiste international du commerce électronique est d’origine libanaise et souhaite contribuer au développement de la nouvelle économie au Liban. Lors de sa visite, il a expliqué ce que pourrait être la nouvelle plate-forme du E-commerce au Liban et dans le monde arabe. Avec quelque 340 millions d’individus et malgré les barrières transnationales encore lourdes, pour M. Hitti, la région arabe pourrait bien devenir un E-pôle important. Ce concept de réunion du «First Tuesday», maintenant habituelle à l’École supérieure de commerce de Beyrouth, a été importé par les quatre associés libanais d’une jeune société de conseil en «start-up» : Phoenicia Valley. À l’heure où l’on s’inquiète de l’émigration très importante des cerveaux, la démarche de ces jeunes gens, formés à l’étranger et qui ont souhaité s’installer au Liban, est remarquable. Leur motivation tient, selon eux, dans les opportunités qu’offre le Liban, en termes de technologies de l’information et en raison de l’important vivier de matière grise. «C’est formidable ! Notre marché est mondial, mais nous pouvons nous baser au Liban», lance Jad Comair, coresponsable de Pheonicia Valley. Pour eux, il ne fait pas de doute qu’au Liban, nombre d’activités doivent émerger de la nouvelle économie, même si, actuellement, de lourdes difficultés d’infrastructure subsistent. Les freins de l’administration qui ne souhaite pas libéraliser le secteur de la communication sont aussi un handicap ; mais un espoir, pourtant, réside dans la volonté du Premier ministre, M. Rafic Hariri, de voir encourager ce secteur. Des crédits spéciaux pourraient même être accordés par le milieu financier local. Malgré les difficultés d’obtenir des licences de télécommunication dans l’ensemble des pays arabes, M. Hitti, président de Blue Line, a recensé, sur 22 pays, des volumes de transactions annuelles, par l’Internet, d’environ 365 millions d’euros. M. Hitti a expliqué qu’une autre complication majeure tient dans la sécurisation des transactions et des paiements. En effet, si l’énoncé du E-commerce semble simple, l’organisation et la technicité que cela suppose sont assez complexes. Afin de faire évoluer la mentalité traditionnelle de l’acheteur et du vendeur, il faut en effet pouvoir rendre la transaction irrévocable. Il faut aussi prouver que le vendeur «virtuel» existe bien ; que son produit est réellement en stock et de bonne qualité ! Il faut encore pouvoir assurer au vendeur l’existence de l’acheteur et faire en sorte que le paiement soit effectif avant la livraison du produit vendu. Pour ce faire, il est nécessaire de mettre au point un réseau de serveurs croisés ou parallèles qui permettent d’obtenir, avec certitude, des informations en temps réel et synchronisées. Avec la mise au point, par l’équipe de M. Hitti, d’un pareil système, c’est aujourd’hui possible à travers le monde. Cette nouvelle plate-forme a d’ailleurs un nom et un site : E-Tabadal. Légalement, l’instrument de sécurisation des paiements (rôle joué par Blue Line devient aussi une sorte de tiers séquestre garantissant la transaction. Toutefois, pour le spécialiste franco-libanais, le E-commerce aura toujours besoin d’un support local pour assurer un contrôle et gérer la demande. La démocratisation du Net Aujourd’hui, cette plate-forme s’étend à la Tunisie, le Maroc, le Liban et la France. Forte de 35 personnes dont sept Libanais, l’équipe de M. Hitti a trouvé un relais, au Liban, à travers la société E-commerce dont les actionnaires sont le Crédit Libanais et la Fransabank. Selon M. Hitti, le Liban est plutôt bien équipé en termes de matériel et en réseau en comparaison avec les pays occidentaux. Pour autant, selon le spécialiste, les réseaux à «haut débit» vont s’imposer rapidement. Le Net ne sera plus le seul apanage de serveurs, via le téléphone ou le PC. Le téléphone mobile, mais aussi le câble, la radio, la TV et même la machine à laver de demain, seront équipés d’une adresse E-mail. Les systèmes d’abonnement que nous connaissons tomberont donc en désuétude et le Net sera démocratisé à outrance ! Alors, débutera l’ère de l’E-commerce et avec lui, certainement la création de nouveaux métiers. Le défi de former quelque 340 millions de consommateurs dans les pays arabes deviendra alors, non plus un défi, mais une nécessité pour l’entreprise régionale du troisième millénaire.
Initiée en Grande-Bretagne, en 1999, la tradition du «First Tuesday» est parvenue rapidement jusqu’à Beyrouth. Pour sa cinquième session, cette rencontre entre chefs d’entreprise amateurs de l’E-économie et investisseurs a été l’occasion pour les membres de Phoenicia Valley d’inviter à l’Esa M. Abdallah Hitti, président du groupe français Blue Line. Ce spécialiste international du commerce électronique est d’origine libanaise et souhaite contribuer au développement de la nouvelle économie au Liban. Lors de sa visite, il a expliqué ce que pourrait être la nouvelle plate-forme du E-commerce au Liban et dans le monde arabe. Avec quelque 340 millions d’individus et malgré les barrières transnationales encore lourdes, pour M. Hitti, la région arabe pourrait bien devenir un E-pôle important. Ce concept de...