Actualités - CHRONOLOGIES
CACHEMIRE - New Delhi et Islamabad pour un règlement des conflits dans cette région instable - Divisions accrues entre islamistes et indépendantistes
le 05 janvier 2001 à 00h00
Les divisions semblent s’accentuer au Cachemire entre partisans de l’indépendance du territoire et islamistes réclamant son rattachement au Pakistan, au moment où New Delhi et Islamabad affirment souhaiter un règlement dans cette région instable. Ces dernières semaines, on a assisté à une certaine désescalade du conflit sur la frontière entre les deux pays, mais plusieurs guérillas musulmanes basées au Pakistan ont poursuivi leur «Jihad» (guerre sainte) contre l’Inde. Parallèlement, au sein de l’alliance Hurriyat (Liberté) qui regroupe une vingtaine de partis séparatistes du Cachemire indien, le fossé s’est apparemment creusé entre nationalistes – en majorité favorables à l’indépendance du Cachemire – et islamistes, prônant le rattachement au Pakistan de cet unique État indien à majorité musulmane. Jusqu’à présent, New Delhi ne s’est pas montrée disposée à envisager davantage que d’accorder un certain degré d’autonomie au sein de l’Union à ce territoire qui a fait l’objet de deux guerres entre l’Inde et le Pakistan depuis la partition du sous-continent en 1947. Syed Ali Shah Geelani, chef du Jamaat-e-Islamia et membre du Conseil exécutif de l’alliance Hurriyat, s’est insurgé contre certains dirigeants séparatistes pour qui la lutte est politique, soutenant au contraire qu’elle est religieuse. «Les jeunes devraient prendre garde» à la «confusion» créée autour d’un «prétendu combat» pour le rétablissement d’une «identité nationale», a affirmé ce partisan du rattachement au Pakistan, pour qui les Cachemiris font partie de la «nation» musulmane et la lutte politique sera vaine si elle n’est pas menée «dans le cadre de l’islam». De fait, depuis que New Delhi a annoncé le mois dernier qu’elle n’excluait pas d’autoriser une délégation de la Hurriyat à aller au Pakistan dans le cadre d’un processus de paix naissant, les dirigeants de l’alliance ne parviennent pas à surmonter leurs divergences et n’ont toujours pas réussi à s’entendre sur la composition de la délégation susceptible de se rendre à Islamabad vers le 15 janvier. Le président de la Hurriyat, Abdul Gani Bhat, un modéré, a demandé à New Delhi de délivrer des passeports à tous les membres – ils sont sept – du Conseil exécutif de l’alliance, «afin que le processus avance». Un autre dirigeant modéré de la Hurriyat, Abdul Gani Lone, a cependant annoncé qu’il n’irait pas au Pakistan, s’estimant victime d’une «campagne» menée par les «entrepreneurs de la religion» qui tendent à faire croire qu’il serait prêt à «vendre» la cause du Cachemire et de l’islam. Le 17 décembre, les divergences entre partisans du Front de libération du Jammu-et-Cachemire (JKLF, indépendantiste) et islamistes pro-pakistanais ont même dégénéré en affrontements, à l’issue d’une réunion des dirigeants de la Hurriyat, à Srinagar, capitale d’été du Cachemire indien. Selon des sources proches de la Hurriyat, les divergences actuelles portent notamment sur le rôle des groupes armés dans un éventuel processus politique. M. Geelani a justifié la participation de moudjahidine étrangers, notamment «d’Arabie séoudite, du Soudan et d’Afghanistan», dans la lutte contre la présence indienne au Cachemire. Selon lui, «il appartient à tous les musulmans de venir à la rescousse de leurs frères opprimés, quel que soit l’endroit du monde». Au Pakistan, les groupes musulmans les plus fondamentalistes, notamment le Lashkar-e-Toïba, qui a revendiqué la plupart des actions armées depuis le cessez-le-feu unilatéral annoncé par New Delhi en novembre, ont qualifié l’initiative indienne de «piège» et de «coup de propagande» international. De son côté, New Delhi ne cesse de demander à Islamabad de «contrôler» les organisations «terroristes» opérant depuis son territoire, faute de quoi le dialogue politique ne pourra s’engager.
Les divisions semblent s’accentuer au Cachemire entre partisans de l’indépendance du territoire et islamistes réclamant son rattachement au Pakistan, au moment où New Delhi et Islamabad affirment souhaiter un règlement dans cette région instable. Ces dernières semaines, on a assisté à une certaine désescalade du conflit sur la frontière entre les deux pays, mais plusieurs guérillas...
Les plus commentés
Israël fait sauter le dernier tabou
Ghassan Salamé, ministre de la Culture : Je suis le mendiant de la République
Le Liban est l'un des pays les plus malheureux du monde selon un rapport mondial