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Actualités - CHRONOLOGIES

Cisjordanie - Nouvelle implantation sauvage - Les colons de Beit El prennent « leur sécurité en main »

«On est comme des cibles dans un stand de tir», s’énerve Mme Magui Bat Yossef alors que les bulldozers aplanissent la colline pour installer un «campement de sécurité» d’où les colons de Beit El contrôleront la zone. À la «guerre des routes» que mènent les Palestiniens contre les colons juifs de Cisjordanie, ils ont voulu apporter «une réponse sioniste», en érigeant de nouveaux points de colonisation. Selon l’armée israélienne, il y a en moyenne une dizaine d’attaques armées par jour sur les routes des territoires et plus d’une dizaine de colons, ainsi que de nombreux soldats y ont trouvé la mort. Sur la colline à la terre rouge, détrempée par les pluies de janvier, s’élèvera bientôt un «campement de sécurité», matérialisé par un vieux bus bleu et vert aménagé et une tente. Là, une quinzaine de colons armés monteront la garde, au-dessus de la route qui mène à la colonie, et où passent des voitures palestiniennes, reconnaissables à leurs plaques d’immatriculation bleues. Ce site a été installé à quelques centaines de mètres de l’endroit où le fils et la belle-fille du défunt rabbin Méir Kahane, fondateur du mouvement raciste antiarabe Kach, ont été tués dimanche alors qu’ils circulaient en voiture. De la future position, la vue est dégagée sur les faubourgs de la ville autonome palestinienne de Ramallah. «On surveillera, et si quelqu’un tire sur une voiture israélienne, on ripostera», explique David Chaouat, 31 ans, un des responsables de la colonie. Et de déplorer l’attitude de l’armée qui, selon les colons, n’en fait pas assez pour les protéger. «L’armée est bloquée par le gouvernement qui, pour des raisons politiques, ne veut pas se mettre à dos les Palestiniens», estime M. Chaouat, une antienne de la droite israélienne depuis le début des violences. Prochain démantèlement En attendant, un millier d’habitants de la colonie sont venus manifester et voir l’avancée des travaux de terrassement des bulldozers. Beaucoup de jeunes arborent des drapeaux israéliens. Un porte-parole de l’armée n’a pas exclu que le campement soit démantelé dans les prochains jours alors que le mouvement pacifiste israélien La Paix maintenant dénonçait dans un communiqué cette implantation sauvage et exigeait son évacuation immédiate. «Je n’ai pas honte de dire que nous prenons notre sécurité en main. Ici, on nous demande de crever et de nous taire !», lance Myriam Bat Yossef. Menahem Yaacobi, 16 ans, fait figure de miraculé. La semaine dernière, il attendait un bus à l’extérieur de la colonie voisine d’Ofra, quand il s’est retrouvé face à face avec une voiture palestinienne avec à bord cinq hommes armés. «Ils ont commencé à tirer sur moi avec un fusil automatique, je me suis baissé, et ils sont partis en trombe», raconte-t-il. On a trouvé 50 impacts de balle dans le muret derrière lui. Menahem s’en est sorti sans une égratignure. Jusqu’à présent, les colons n’assuraient la sécurité qu’à l’intérieur de leurs implantations, grâce aux «groupes d’intervention», armés de M-16 et entraînés par l’armée israélienne. Shalom Galil, 31 ans, fait partie du groupe de Beit El. Mardi soir, des Palestiniens ont tiré sur sa maison. En quelques minutes, «le groupe s’est mis en ligne et a tiré» en direction des assaillants, raconte-t-il, ajoutant : «En général, l’armée arrive 20 minutes après, il est donc important que les habitants soient là pour riposter».
«On est comme des cibles dans un stand de tir», s’énerve Mme Magui Bat Yossef alors que les bulldozers aplanissent la colline pour installer un «campement de sécurité» d’où les colons de Beit El contrôleront la zone. À la «guerre des routes» que mènent les Palestiniens contre les colons juifs de Cisjordanie, ils ont voulu apporter «une réponse sioniste», en érigeant de...