Les réserves brutes en devises de la Banque centrale ont terminé l’année à 5,93 milliards de dollars, soit une chute de 1,68 milliard de dollars par rapport à 1999, les autorités monétaires ayant été obligées de dépenser beaucoup pour défendre la livre libanaise. La Banque du Liban ne précise pas le volume de ses interventions sur le marché des changes qui lui ont permis de maintenir le taux de la livre à 1 514 contre un dollar. La monnaie locale est stable depuis deux ans par rapport au billet vert, après s’être progressivement appréciée entre 1992 et 1998. Les réserves brutes de la BDL, qui comprennent les dépôts des banques commerciales et des organismes publics totalisaient 6,41 milliards de dollars en 1998 et 7,61 milliards en 1999. Dans son dernier rapport, l’Association des banques estimait que les réserves nettes de la BDL avaient diminué de moitié fin octobre 2000 par rapport au même mois de l’année précédente. Elles étaient estimées à 2,45 milliards de dollars, contre 4,77 milliards fin octobre 1999. Le rapport ajoute que la proportion de dépôts libellés en dollars auprès des banques commerciales était passée de 64,5 % en septembre 1999 à 66,7 % en octobre 2000. Les incertitudes régionales couplées aux difficultés financières de l’État libanais qui doit gérer une dette représentant 140 % de son PIB ont incité les déposants à convertir leurs comptes en dollars. Selon les opérateurs, les pressions sur la livre ont diminué après le retour au pouvoir de Rafic Hariri. Les premières mesures adoptées par son gouvernement ont semblé inspirer confiance. Les chiffres de la Banque centrale montrent en effet que les réserves brutes ont augmenté de 15,4 millions de dollars pendant la seconde moitié du mois de décembre et de 36 millions de dollars pendant le mois entier.