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Actualités - BIOGRAPHIES

PORTRAIT D’ARTISTE - Salah Saouli : l’art dans le labyrinthe de la mémoire

Ceux parmi vous qui ont traversé le «Labyrinthe», l’installation que Salah Saouli a présentée le mois dernier au Centre culturel français, rue de Damas, auront saisi d’emblée l’essence de son travail artistique. Installé depuis seize ans à Berlin, cet artiste libanais a parfait sa formation aux Beaux-Arts de Beyrouth par une maîtrise d’études en peinture et sculpture à la Hochschule der Künste de Berlin (notamment sous la houlette du célèbre Marwan), puis à la Chelsea School of Arts, à Londres. Il traite dans toutes ses œuvres de la mémoire individuelle qui se transforme en mémoire collective. Il va sans dire que le pays du cèdre l’inspire particulièrement. Outre le fait qu’il puise dans ses racines des éléments de mémoire, le Liban, riche en événements, en changements et métamorphoses, se prête à sa «réflexion artistique». Se situant dans le courant expressionniste «mais sans y être confiné», précise-t-il, Saouli explore le cours du temps, par «l’interaction entre les lieux et les faits», sans verser dans le passéisme. «La mémoire est pour moi un élément du présent, un rouage de l’actualité et non un souvenir passif», explique-t-il. Peintre, sculpteur, installationniste, Saouli exprime de manières diverses, mais toujours esthétiques, ses préoccupations. «La composition est certes essentielle mais l’aspect esthétique, voire même décoratif, reste pour moi très important». Ainsi, son «Labyrinthe», réalisé à partir d’une quarantaine de cloisons en plexiglas suspendues au plafond par des fils de nylon et imprimées de textes et d’images sur la ville, offre, outre sa valeur évocatrice, un bel effet d’ensemble. En 1998, il avait reproduit en peinture des fragments de cartes postales montrant des vues du Beyrouth d’avant-guerre. Ses «Greetings from Beirut» sont un mélange de couleurs dynamiques et de touches fougueuses reproduisant des artères, des coins de rue, la Corniche, des façades de maisons traditionnelles, le tout sous l’implacable ciel bleu ensoleillé . L’an dernier, les ravages des tempêtes qui ont secoué l’Europe lui ont inspiré une sculpture géante en forme d’étoile, ou de roue à cinq branches, réalisée à partir d’assemblages de branchages. Pour ce «mémorial à la tempête, fait d’entrelacs de bois mort», il a utilisé «le contenu de huit camions en branches d’arbres saccagés». Baptisé «Le moulin de la forêt», il évoque ce vent fou qui a tourneboulé la vie des âmes et des arbres. Toujours cette corrélation entre l’événement, le lieu et le temps.
Ceux parmi vous qui ont traversé le «Labyrinthe», l’installation que Salah Saouli a présentée le mois dernier au Centre culturel français, rue de Damas, auront saisi d’emblée l’essence de son travail artistique. Installé depuis seize ans à Berlin, cet artiste libanais a parfait sa formation aux Beaux-Arts de Beyrouth par une maîtrise d’études en peinture et sculpture à la...