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ÉTATS-UNIS - Un spéculateur boursier, rendu fou par ses pertes, a semé la terreur à Atlanta avant de se suicider La nouvelle tuerie relance le débat sur le port d'armes
le 31 juillet 1999 à 00h00
Un petit spéculateur boursier de 44 ans, armé de deux revolvers, a semé la terreur jeudi à Atlanta, tuant 12 personnes et en blessant sept, avant de se suicider, au terme d’une équipée meurtrière qui réveille une nouvelle fois les vieux démons de l’Amérique. Hier matin, six personnes étaient toujours hospitalisées, dont trois dans un état critique, a indiqué un porte-parole de l’hôpital Grady. La ville d’Atlanta était sous le choc après l’annonce de la nouvelle de la tragédie, la pire qu’ait jamais connue la capitale du sud-est des États-Unis. Quelques heures plus tôt, en milieu d’après-midi, un homme entre successivement dans deux sociétés de courtage boursier à Buckhead, un quartier huppé d’Atlanta. «La bourse baisse aujourd’hui», lance-t-il, avant de dégainer et de commencer à tirer, tuant quatre personnes. Calmement, il traverse la rue, entre dans une deuxième firme de courtage. «J’espère que je ne vais pas gâcher votre journée de courtage», dit-il là aussi, avant de tuer au hasard. Bilan : cinq morts. Des centaines de personnes évacuent dans la panique les immeubles, fuyant le carnage. Mark Barton, lui, réussit à fuir, laissant derrière lui un véritable bain de sang. Les unités d’élite de la police lancent alors une énorme chasse à l’homme. Mais pour les policiers qui se rendent à son domicile, à Stockbridge, à 40 km au sud-est d’Atlanta, la découverte est macabre : le corps de l’épouse de Barton, Lee Ann, gît inanimé dans un placard, une lettre sur elle. Ses deux enfants, une fille de 8 ans et un garçon de 12 ans, sont allongés nus et sans vie sur leur lit. Tous trois sont enveloppés dans des couvertures, laissant seulement dépasser la tête. Sur l’ordinateur, une lettre tapée récemment par Mark Barton, qui pourrait receler la clé de son geste. Selon la police, Lee Ann a été tuée la première, probablement battue à mort mardi ou mercredi. Le couple était apparemment sur le point de divorcer. À Buckhead, pendant ce temps, le quartier est quadrillé et tous les immeubles passés au peigne fin. Toutes les télévisions américaines interrompent leurs programmes. Le monde sait désormais tout de Mark Barton, son portrait, sa tenue vestimentaire. Mais il reste introuvable... Finalement, en début de soirée, après une chasse à l’homme de cinq heures, il est finalement repéré, pris en tenailles par les voitures de police. Il stoppe son minivan Ford de couleur verte à une station-service du comté de Cobb, au nord d’Atlanta. Tout va très vite : Barton dégaine ses deux revolvers et s’explose la cervelle. Dans la soirée, le maire de la ville, William Campbell, a du mal à trouver les mots pour commenter la «terrible tragédie». «La seule chose qu’on puisse faire est d’apporter notre réconfort et consoler les familles des victimes», affirme-t-il. Les détails commencent à émerger sur la personnalité de Mark Barton, un chimiste de formation qui s’était lancé dans la spéculation boursière, un homme décrit par ses voisins comme étant «de compagnie agréable», un «père affectueux», «charmant et simple». Un homme «irritable», selon d’autres. La police peint un tout autre portrait. Barton était le suspect numéro un dans l’enquête sur le double meurtre jamais élucidé de son ex-épouse et de son ex-belle-mère en septembre 1993, dans l’Alabama. Deborah Barton, 39 ans, et sa mère Eloïse, 59 ans, avaient été retrouvées mortes, découpées à la hache. Peu auparavant, Barton avait contracté une police d’assurance vie sur la tête de sa femme pour un montant de 600 000 dollars. Pourtant, faute de preuves suffisantes, il n’avait pas été inculpé. Le président de la société de courtage All-Tech Investment, où s’est nouée une partie du drame, a expliqué que Mark Barton pratiquait le «day-trading» (spéculation au jour le jour), une activité potentiellement lucrative mais extrêmement risquée. Selon des informations non confirmées, il aurait perdu 70 000 dollars en Bourse la veille de son crime. Le drame a ranimé le débat autour de la question des armes à feu aux États-Unis. «Un cancer ronge le cœur de ce pays, qu’il s’agisse des deux jeunes de Colorado ou de ce tueur dérangé», s’est lamenté Bill Campbell, évoquant la dernière tuerie qui a marqué l’Amérique, le 20 avril, à Littleton, lorsque deux lycéens avaient tué douze camarades et un enseignant avant de se donner la mort. «Il est évident, je l’espère, qu’on devra parler des armes à feu dans ce pays (...) mais ce soir, à Atlanta, concède le maire, le temps est à la prière».
Un petit spéculateur boursier de 44 ans, armé de deux revolvers, a semé la terreur jeudi à Atlanta, tuant 12 personnes et en blessant sept, avant de se suicider, au terme d’une équipée meurtrière qui réveille une nouvelle fois les vieux démons de l’Amérique. Hier matin, six personnes étaient toujours hospitalisées, dont trois dans un état critique, a indiqué un porte-parole de...
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