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Actualités - CHRONOLOGIE

TRAINS MYTHIQUES - Cent vingt priviligiés inaugurent la liaison nouvelle entre Amman et Damas La "ligne du Hijaz" ressuscitée après 70 ans

Cent vingt passagers ont embarqué jeudi matin à Amman à bord d’un train pour rejoindre Damas, inaugurant ainsi la reprise régulière de la liaison ferroviaire historique du Hijaz entre les deux capitales arabes, quasiment interrompue depuis plus de 70 ans. Les photos du roi Abdallah II de Jordanie et du président syrien Hafez el-Assad étaient apposées sur le train, signe du réchauffement des relations entre les deux capitales arabes, d’autant que la régularité de cette ligne a toujours été liée à la conjoncture politique dans la région. «Le train a quitté Amman à 08h00 (05h00 GMT) avec à bord 120 passagers arabes, de diverses nationalités, notamment de la Jordanie, de la Syrie et de l’Arabie séoudite», a déclaré le directeur-adjoint de la ligne, Oussama Khreicha. Une demi-heure plus tôt, dans la capitale syrienne, un autre train avait quitté Damas pour rallier Amman, à l’issue d’une cérémonie en présence du ministre syrien des Transports, Moufid Abdel-Karim. Ce convoi, qui transporte 36 voyageurs, mettra six heures pour rejoindre Amman, distante de 225 km, contre douze heures auparavant. Au début de ce siècle, le sultan ottoman Abdel Hamid avait lancé un appel au financement de la construction d’une ligne pour transporter les fidèles musulmans de la Grande Syrie aux lieux de pèlerinage de la péninsule arabique en passant par la Jordanie. Les musulmans aisés des divers pays avaient répondu favorablement à l’appel et la ligne fut construite en 1908. Depuis l’année 1913, des liaisons régulières étaient organisées entre Amman et Damas, notamment pour transporter les pèlerins sur les lieux saints musulmans. La ligne était en fait utilisée par l’empire ottoman pour le transport des équipements et de l’approvisionnement destinés aux forces chargées de réprimer la révolution arabe. Attaqué par Lawrence d’Arabie À partir de 1917, le célèbre officier anglais Thomas Lawrence (Lawrence d’Arabie) attaquait cette ligne pour soutenir la révolution arabe contre les Ottomans, menée par le chérif Hussein de La Mecque. Ces trente dernières années, une seule liaison ferroviaire hebdomadaire était assurée, mais pas de façon régulière, entre Amman et Damas, les liens politiques n’ayant pas été au beau fixe entre les deux capitales. La Syrie reprochait notamment au roi Hussein de Jordanie d’avoir signé sans l’attendre un traité de paix avec Israël en octobre 1994. La participation surprise du président Assad aux funérailles du roi Hussein en février a tourné une nouvelle page dans les relations jordano-syriennes. Parallèlement, les deux pays ont décidé de renforcer leurs liens commerciaux et économiques. Un haut comité conjoint se réunira dans ce contexte lundi à Amman sous la codirection des Premiers ministres jordanien Abdel Raouf Rawabdeh et syrien Mahmoud Zohbi, selon une source officielle jordanienne. La libération, la semaine dernière, d’au moins six détenus jordaniens des prisons syriennes, dans le cadre d’une amnistie générale décrétée par M. Assad, a constitué un autre signe de réchauffement dans les relations entre les deux pays arabes. «La liaison Amman-Damas permettra de renforcer les liens d’amitié entre les peuples jordanien et syrien et d’accroître les activités commerciales dans toutes les régions qui la côtoient», a indiqué à la presse le directeur de la ligne ferroviaire jordanienne du Hijaz, Abdel Razaq al-Filat. À partir d’Amman, trois liaisons hebdomadaires seront assurées pour les passagers et une pour le transport des marchandises. En revanche, dans le sens Damas-Amman, deux trains de passagers sont prévus chaque semaine et un pour les marchandises.
Cent vingt passagers ont embarqué jeudi matin à Amman à bord d’un train pour rejoindre Damas, inaugurant ainsi la reprise régulière de la liaison ferroviaire historique du Hijaz entre les deux capitales arabes, quasiment interrompue depuis plus de 70 ans. Les photos du roi Abdallah II de Jordanie et du président syrien Hafez el-Assad étaient apposées sur le train, signe du...