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Actualités - CHRONOLOGIE

FRANCE- Alcatel se retire de Framatome et monte en puissance dans Thomson-CSF L'État prend le contrôle sans partage du fleuron de l'industrie nucléaire

Le groupe Alcatel a conclu un accord avec le gouvernement français, qui prévoit sa montée en puissance dans le capital de l’industriel de défense Thomson-CSF et son retrait total, d’ici deux ans, du constructeur public de réacteurs nucléaires, Framatome. La double opération, attendue depuis de longs mois, a été annoncée hier matin au cours d’une conférence de presse commune des ministres de l’Économie et de la Défense Dominique Strauss-Kahn et Alain Richard, ainsi que du secrétaire d’État à l’Industrie, Christian Pierret. Le gouvernement en a profité pour restructurer le pôle nucléaire français autour de Framatome, en apportant au constructeur de réacteurs les activités de fabrication de combustibles nucléaires de la Cogema. La Cogema devient en contrepartie l’actionnaire de référence de Framatome avec 34 % du capital. «Pour l’État, c’est une opération qui permet de résoudre en une seule fois deux problèmes stratégiques : coiffer d’une seule tête le nucléaire français et rapprocher l’électronique civile et l’électronique de défense», a commenté Jean-Pierre Halbron, directeur financier d’Alcatel. Côté Framatome, Alcatel va, dans un premier temps, céder à l’État une partie «significative» de sa participation de 44 %, dont le groupe veut se séparer depuis cinq ans. Alcatel espère que cette première étape sera bouclée avant la fin de l’année. Un retrait total est prévu d’ici deux ans. Le gouvernement souhaite que la participation résiduelle soit alors mise en Bourse. Ballotté depuis sa création en 1958 entre secteur privé et public, Framatome sera alors public à quelque 80 % (contre 51 % jusqu’à maintenant), alors que les groupes privés dans le monde entier sont devenus très réticents à investir dans l’énergie nucléaire. Le gouvernement ne désespère cependant pas de nouer des alliances européennes. Christian Pierret a évoqué hier les groupes ABB Alstom et Siemens, même si ce dernier a récemment déclaré qu’il n’était pas intéressé par une participation dans Framatome. Côté Thomson-CSF, la part d’Alcatel augmentera «à plus de 25 %», contre 16 % actuellement, tandis que celle du secteur public tombera «aux environs de 34 %» contre 43,9 % actuellement. Alcatel ne déboursera pas d’argent et échangera cette participation contre un montant encore non déterminé de titres Framatome. «Cette clarification renforcera ses perspectives d’alliance, notamment avec les partenaires européens», a déclaré Alain Richard. Ces dernières années, les groupes privés européens de la défense ont souvent évoqué la participation trop élevée de l’État pour refuser des alliances avec Thomson-CSF. L’opération s’accompagnera d’une offre d’actions aux salariés de Thomson-CSF, qui détiendront à terme 2,5 % du capital. En revanche, le ministre de la Défense a exclu toute augmentation de la part du capital de Thomson-CSF en Bourse à la faveur du désengagement partiel de l’État. «Nous considérons que la structure d’actionnariat a son bon équilibre, s’il doit y avoir un changement, c’est uniquement dans l’hypothèse d’un regroupement international», a-t-il déclaré, en soulignant que le secteur public demeure actuellement le premier actionnaire. Alcatel, dont les télécoms sont le métier principal, s’affirme pleinement satisfait du nouveau niveau de 25 %, qui lui permettra d’avoir plus de poids dans les futurs partenariats avec Thomson-CSF. Avec Dassault Industries, qui possède 5,8 %, le tandem, lié par un pacte d’actionnaires, détiendra quelque 31 % du capital. Alcatel et Thomson-CSF ont annoncé conjointement hier qu’ils allaient étendre les liens industriels et technologiques qui les unissaient déjà. Les deux groupes citent en particulier l’espace, avec Alcatel Space, un leader mondial dans les satellites, les logiciels, les composants optoélectroniques et les hyperfréquences et un appui réciproque des forces commerciales à l’exportation.
Le groupe Alcatel a conclu un accord avec le gouvernement français, qui prévoit sa montée en puissance dans le capital de l’industriel de défense Thomson-CSF et son retrait total, d’ici deux ans, du constructeur public de réacteurs nucléaires, Framatome. La double opération, attendue depuis de longs mois, a été annoncée hier matin au cours d’une conférence de presse commune des...