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Privilèges personnels et corruption minent les fondements de l'État Tache difficile pour Mohammed VI : le processus de démocratisation
le 27 juillet 1999 à 00h00
Le nouveau roi du Maroc, Mohamed VI, devrait poursuivre le processus de démocratisation initié à la fin du règne de son père, qui a souvent exercé le pouvoir avec une main de fer, estiment les observateurs. Les grands de ce monde, venus dimanche à Rabat assister aux obsèques du roi Hassan II, devraient encourager le jeune et nouveau souverain, qui peut paraître inexpérimenté, à aller dans cette voie. Mohamed VI aura en effet besoin de soutien face aux forces de résistance au changement et aux formidables fortunes construites sous le règne précédent. Le roi Mohamed VI, estime-t-on dans la capitale marocaine, aura comme principal allié l’actuel Premier ministre socialiste, Abderrahmane Youssoufi. Ce vieil opposant au roi Hassan II a accepté en 1998 de diriger le gouvernement, mais n’avait pas réussi jusqu’à présent à mener une vraie «politique d’alternance». À 75 ans, M. Youssoufi, affaibli par la maladie, a pour lui d’avoir le soutien d’une partie de la classe politique et tout le petit peuple marocain qui aspire manifestement au changement. Sa courte expérience à la tête du gouvernement a au moins le mérite d’avoir révélé combien étaient fortes au sein du pouvoir les résistances à tout changement, notamment dans les rangs d’une armée et d’une police atteintes de corruption. Le jeune souverain devrait également avoir pour allié objectif son cousin Moulay Hicham, fils aîné du frère cadet d’Hassan II, démocrate convaincu et opposant notoire à la politique qu’a menée le roi Hassan II. Mohamed VI devrait, paradoxalement, pouvoir compter sur un homme avec lequel il a fort peu d’affinités, le tout-puissant ministre de l’Intérieur, Driss Barsi. Symbole du conservatisme au sein du gouvernement, cet homme est un fidèle exécutant, dévoué. C’est un travailleur acharné et un fidèle serviteur de la monarchie. C’est lui qui a organisé toute les cérémonies des obsèques, après être resté aux côtés du roi Hassan II jusqu’à sa mort. Le jeune souverain aura également de son côté le général Abdelaziz Bennani, commandant de la zone sud et donc des troupes stationnées au Sahara occidental, le général Abdelhak Kadiri, le patron des services de renseignements, et surtout, le très influent Hosni Benslimane, patron de la gendarmerie royale. Mais Mohamed VI devra également affronter tous ceux, et il sont nombreux, qui sont parvenus à contrer les volontés de changement du gouvernement Youssoufi afin de préserver leurs privilèges personnels, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du royaume. Ceux-là sont nombreux et sont présents dans tous les secteurs, qu’il s’agisse de l’armée et de la police, des gouvernements et de leurs fiefs, des douanes, des banques, des assurances, de l’administration et de la justice, ou des juges ou des procureurs. Ils représentent plusieurs milliers de personnes qui se sont toujours considérées – ou ont été considérées – comme irremplaçables, malgré la présence, au Maroc, de nombreux cadres de valeur souvent au chômage.
Le nouveau roi du Maroc, Mohamed VI, devrait poursuivre le processus de démocratisation initié à la fin du règne de son père, qui a souvent exercé le pouvoir avec une main de fer, estiment les observateurs. Les grands de ce monde, venus dimanche à Rabat assister aux obsèques du roi Hassan II, devraient encourager le jeune et nouveau souverain, qui peut paraître inexpérimenté, à aller...
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