Actualités - CHRONOLOGIE
SANTÉ- Échange d'informations entre pharmaciens et médecins Sida : 71 nouveaux cas au Liban en 1998
Par GUILLI Elisabeth, le 27 juillet 1999 à 00h00
Le risque mortel inhérent au sida, les maladies qu’il engendre , l’altération de l’état général du patient et les difficultés médicales, sociales et économiques de prise en charge des malades, autant de facteurs alarmants ont été discutés au cours d’une séance de formation professionnelle qui s’est déroulée dans les locaux de l’Ordre des pharmaciens et qui a groupé médecins et pharmaciens. En 1998, 71 cas nouveaux ont été détectés au Liban. Cette maladie qui menace la vie de 8 millions d’individus atteints par le virus dans le monde et qui a déjà tué 13,9 millions d’autres suscite, depuis son apparition en 1958 à Liverpool chez un marin africain, de nombreux travaux de recherche et l’évaluation de nouveaux traitements. Alors que plus de 90 % des personnes infectées par le VIH vivent dans les pays en voie de développement (Afrique et Asie), une propagation rapide du sida touche la région ouest-asiatique, notamment le Moyen-Orient, qui pourrait devenir le prochain épicentre de cette épidémie. L’Organisation mondiale de la santé a estimé, pour sa part, que la population infectée par le virus du sida atteindra les 40 millions vers l’an 2000. Encourager le dialogue Il est à noter que cette maladie, et après son identification en 1981, n’a cessé de se propager pour atteindre, en 1998, 5,8 millions d’individus. «Au Moyen-Orient, le nombre recensé des personnes infectées s’élève à 210 mille cas», a affirmé le Dr Mostapha al-Nakib, représentant du «Programme national de lutte contre le sida au Liban», lors de la séance de formation professionnelle, qui a réuni des spécialistes et des pharmaciens libanais. Ces séances de formation qui se tiennent chaque semaine dans les locaux de l’Ordre des pharmaciens, à l’initiative de ce dernier, ont pour objectif d’encourager le dialogue entre les professionnels et les pharmaciens , dans le but d’assurer une meilleure prise en charge du plus grand nombre des malades, dans le cadre du respect, de l’éthique et de la meilleure économie possible. De ce fait, la prévention contre la maladie du sida doit impliquer, en plus des éducateurs et des responsables politiques qui ont le devoir d’élaborer une politique de santé nationale relative à la lutte contre le VIH, les pharmaciens qui doivent suivre l’évolution des pratiques cliniques et des conditions de prescription et de suivi des traitements . Le suivi leur permet de détecter, chez les personnes séropositives, les symptômes de la maladie et d’échanger, avec les citoyens, d’importantes informations concernant les méthodes de prévention et de transmission du virus du sida ou de mettre en œuvre des programmes nationaux d’action sur le terrain , par exemple dans le cadre des programmes contrôlés d’échange de seringues et d’aiguilles chez les toxicomanes ou de distribution de préservatifs. Les dernières découvertes Les nouveaux traitements prescrits aux personnes infectées par le sida n’ont qu’un effet partiel : ils stoppent la multiplication et le développement du virus VIH avant qu’il contamine un grand nombre de cellules. Concernant ce problème, le Dr Jacques Mokhbat a fait remarquer, dans son intervention, que «le virus du sida, une fois implanté à l’intérieur du corps humain, subit des modifications et des altérations en créant de nouvelles molécules virales qui peuvent, avec le temps, développer des résistances aux médicaments». «D’où la nécessité, a-t-il noté, de frapper fort et tôt, surtout qu’il nous faut 56 ans pour éradiquer toute la population du virus dans l’organisme». Les progrès réalisés dans le traitement de l’infection par le VIH consistent, tout d’abord, à mesurer la charge virale. «En suivant le rythme de la dégradation du nombre des lymphocytes CD4, “soldats” de l’immunité, explique le Dr Mokhbat, on peut évaluer la vitesse de multiplication et la quantité du virus dans le sang». «Ainsi , souligne-t-il, lorsque le taux du virus augmente, les CD4 ne tardent pas à baisser. On peut donc commencer un traitement plus tôt, quand les fonctions immunitaires sont encore préservées». Un traitement onéreux En outre, les progrès d’identification du mécanisme du virus du sida ont permis aux chercheurs l’élaboration de traitements qui peuvent interrompre le cycle d’évolution du virus VIH dans les globules blancs et empêcher ainsi la fabrication du virus complet qui infecte normalement les autres cellules. «En effet, relève le Dr Mokhbat, les nouveaux médicaments , appelés antiprotéases, peuvent agir à des stades différents de la reproduction du VIH dans l’organisme, le but étant d’éviter la progression de l’infection». Et d’ajouter : «De nos jours, l’action d’un seul médicament n’est pas assez puissante pour diminuer la quantité du virus dans le sang . L’action la plus efficace serait de combiner deux à trois médicaments simultanément et aboutir ainsi à de meilleurs résultats». Notons que cette trithérapie coûte malheureusement au patient la bagatelle de 1 600 US dollars par mois. L’évolution du sida Même si des progrès sont réalisés au niveau de la connaissance du virus du sida, la déficience immunitaire qu’il engendre permet le développement de maladies «opportunistes» et virales très graves , même mortelles. Les manifestations cliniques de l’infection par le VIH sont très polymorphes. Les porteurs sains étant de loin les plus nombreux, les premiers symptômes de l’infection par le virus sont très communs. «Il peut s’agir d’infections mineures et non spécifiques, de fièvre, d’amaigrissement, de sueur et de ganglions», indique le Dr Ghassan Aouar, de l’Association libanaise du sida. «Néanmoins, ajoute-t-il, ces anomalies de l’immunité cellulaire s’aggravent avec l’évolution de la maladie, entraînant des maladies graves telles que : l’inflammation de la langue et sa décoloration, l’apparition de tumeurs graves qui se développent au niveau du système respiratoire, du cerveau, des organes génitaux , de l’œil, en plus des affections microbiennes cutanées et la desquamation de la peau et des ongles. La rapidité de l’extension de la contamination par le virus du sida et l’évolution de l’immunité des sujets atteints nous laissent craindre une évolution inquiétante de la maladie dans notre société». Une information préventive s’impose , car cette affection pourrait devenir la plus importante maladie du siècle prochain, surtout que des examens sérologiques déficients sont disponibles sur le marché libanais.
Le risque mortel inhérent au sida, les maladies qu’il engendre , l’altération de l’état général du patient et les difficultés médicales, sociales et économiques de prise en charge des malades, autant de facteurs alarmants ont été discutés au cours d’une séance de formation professionnelle qui s’est déroulée dans les locaux de l’Ordre des pharmaciens et qui a groupé...
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