Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

GUIDE DES MÉTIERS - Un domaine à exploiter La psychomotricité, une profession encore nouvelle

Les troubles dans l’utilisation du corps, appelés psychomoteurs, peuvent résulter de déficiences neurologiques, mais ils peuvent aussi correspondre à des problèmes individuels au niveau du schéma corporel, de la latéralité, ou se manifester par des tics, des troubles tonico-émotionnels, des maladresses motrices ou gestuelles, des troubles de l’écriture, du langage ou autres. La gravité du cas dépend de chaque pathologie, mais une prise en charge thérapeutique est souvent nécessaire pour permettre l’évolution de la personne souffrant de ces troubles. La psychomotricité est née au Liban en 1991, suite à des besoins pressants sur le terrain. Elle traite les troubles du corps à tous les âges et tous les niveaux. Elle a pour but d’aider la personne souffrant de troubles psychomoteurs à mieux prendre conscience de son corps et à savoir le maîtriser, à travers des techniques de rééducation corporelle et à l’aide d’un matériel spécialisé. Des techniques de relaxation seront par exemple enseignées à des adultes handicapés mentaux dans des hôpitaux psychiatriques, alors que des ateliers d’expression corporelle seront créés dans les asiles de vieillards pour aider ces derniers à revaloriser leur corps et les inciter à le soigner et l’entretenir. Quant aux enfants et adolescents handicapés, ils apprendront à utiliser leur corps le mieux possible à partir d’un apprentissage et de techniques de jeux. La formation de psychomotricien est donnée à ses débuts sous forme de maîtrise en deux ans après une licence en sciences de l’éducation. Elle représente aujourd’hui une branche à part entière, rattachée à l’Institut libanais d’éducateurs de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’USJ, et une licence est délivrée après quatre ans de formation théorique et pratique. Mais cette profession, considérée comme paramédicale, devrait être incessamment rattachée à la faculté de médecine. «Les inscriptions pour la prochaine année universitaire ont d’ailleurs déjà lieu à la faculté de médecine», indique Carla Abi Zeid, responsable de la branche de psychomotricité à l’Université Saint-Joseph. Des débouchés encore timides «Les débouchés existent car le champ d’action d’un psychomotricien est très vaste, mais ils sont encore peu exploités vu la nouveauté de la profession dans le pays et la difficulté d’en créer le besoin», explique Carla Abi Zeid. Le psychomotricien a déjà un pied en milieu scolaire libanais où il assure un rôle préventif. Il y effectue l’éducation psychomotrice des tout petits à travers les jeux, les danses, la rythmique et décèle les troubles présents chez certains d’entre eux, effectuant la rééducation nécessaire si besoin est. En institutions spécialisées, le bilan psychomoteur est indispensable et le psychomotricien constitue un maillon important de la chaîne de spécialistes qui prend en charge les enfants ou les adultes présentant un handicap ou une pathologie comme un retard mental, des troubles de la personnalité, du fonctionnement ou autres. Si les institutions scolaires et spécialisées accueillent les stagiaires envoyés par les universités et les recrutent souvent à la fin de leurs études à un salaire avoisinant celui d’une éducatrice spécialisée, soit 850 000 LL environ, les milieux hospitaliers se contentent de les prendre dans le cadre de stages mais ne parviennent pas encore à les insérer au sein de l’équipe traitante. Car la création d’un poste de psychomotricien dans un hôpital engendre des problèmes d’ordre administratif et financier, vu que cette profession n’est pas encore reconnue par l’État libanais. C’est la raison pour laquelle l’université Saint-Joseph n’accepte qu’une douzaine d’étudiants chaque année dans cette filière. Pourtant, le psychomotricien a la possibilité d’ouvrir son propre cabinet de travail et d’effectuer des prises en charge tout en coordonnant son intervention avec l’équipe médicale spécialisée qui s’occupe de la personne souffrant de troubles psychomoteurs. Des qualités spécifiques Mais pour mener à bien sa tâche délicate, le psychomotricien doit bénéficier de qualités personnelles. En effet, ce métier ouvert autant aux hommes qu’aux femmes nécessite un équilibre personnel indispensable à la connaissance de soi, pour mieux aider l’autre dans sa pathologie. De plus, le psychomotricien doit avoir réalisé un travail personnel de connaissance de son propre corps sans lequel il ne peut connaître ni résoudre les problèmes de son patient. Ainsi, pour aider un enfant souffrant de troubles psychomoteurs, il faut être soi-même détendu et à l’aise dans son corps pour parvenir à le mettre à l’aise et à le faire évoluer. Et si le travail au niveau du corps de l’autre implique des contacts physiques, il demande aussi une disponibilité intérieure et un investissement de soi tels qu’il faut savoir prendre du recul pour éviter de faire resurgir ses problèmes personnels face à un patient souvent en état de dépendance. Et finalement, ce métier paramédical requiert un minimum d’éducation et de culture, ainsi que des connaissances anatomiques qui sont certes données à l’université, mais qui sont indispensables à la bonne pratique de la profession. Vu la nouveauté de la profession, le psychomotricien doit apprendre à gérer certains problèmes qui se présentent à lui. «En effet, lors de la prise en charge personnelle d’un patient présentant une pathologie grave, il doit souvent jouer des coudes pour parvenir à organiser un réel travail d’équipe et assurer une coordination parfaite entre les différents thérapeutes concernés», explique Carla Abi Zeid. De plus, ajoute-t-elle, «l’entourage du patient ignore souvent tout de cette nouvelle profession et conçoit difficilement la nécessité d’une prise en charge par un psychomotricien, surtout qu’elle risque de s’étaler sur plusieurs mois». Malgré la confrontation quotidienne à la pathologie et les problèmes inhérents à la profession, les satisfactions sont grandes dans le métier, principalement lorsque les résultats du travail entrepris sont bons et qu’une évolution est constatée chez le patient. En fait, «l’évolution est certaine, même dans les cas pathologiques, assure Mme Abi Zeid, mais seulement si trois conditions sont réunies : la prise en charge du patient doit être entreprise de manière adéquate, au sein d’une équipe de travail et de manière régulière».
Les troubles dans l’utilisation du corps, appelés psychomoteurs, peuvent résulter de déficiences neurologiques, mais ils peuvent aussi correspondre à des problèmes individuels au niveau du schéma corporel, de la latéralité, ou se manifester par des tics, des troubles tonico-émotionnels, des maladresses motrices ou gestuelles, des troubles de l’écriture, du langage ou autres. La gravité du cas dépend de chaque pathologie, mais une prise en charge thérapeutique est souvent nécessaire pour permettre l’évolution de la personne souffrant de ces troubles. La psychomotricité est née au Liban en 1991, suite à des besoins pressants sur le terrain. Elle traite les troubles du corps à tous les âges et tous les niveaux. Elle a pour but d’aider la personne souffrant de troubles psychomoteurs à mieux prendre conscience de...