Actualités - CHRONOLOGIE
IRAN - Un ancien ministre de la Défense à la tête d'un des piliers du régime Reprise en main de la tentaculaire "Fondation des déshérités et des mutilés"
le 23 juillet 1999 à 00h00
Un ancien ministre de la Défense, Mohammad Forouzandeh, a été nommé jeudi à la tête de la Fondation des deshérités, laissant augurer une reprise en main de cette organisation politico-économique tentaculaire, l’un des piliers du régime iranien. Cette nomination, pour cinq ans, a été décidée par le guide suprême et numéro un du pays, l’ayatollah Ali Khamenei, a annoncé la radio d’État. M. Forouzandeh, 44 ans, proche de l’ayatollah Khamenei et des conservateurs, remplace un «baron» du régime, Mohsen Rafigh-Doust, lui aussi conservateur et ancien chef du corps militaires des Gardiens de la révolution (Pasdaran). La Fondation des déshérités et des mutilés de guerre (FDM) a été initialement créée pour gérer les biens de l’ancienne famille impériale et de ses proches saisis au lendemain de la révolution islamique de 1979. Vingt ans plus tard, elle est devenue un gigantesque complexe économique présent aussi bien dans les domaines social, industriel, agricole, financier, immobilier ou les transports. Selon les estimations généralement admises, ses capitaux s’élèveraient à quelque 100 milliards de dollars. Mohsen Rafigh-Doust, qui en assurait la direction depuis 10 ans, avait vu son image fortement ternie après un scandale financier dans lequel son frère, Morteza, a été condamné, il y a trois ans, à une peine de prison. La gestion opaque de la fondation, sa quasi-impunité et son manque d’efficacité ont également été mis en cause à de nombreuses reprises ces dernières années dans les milieux économiques et politiques iraniens. Dans sa lettre de nomination, l’ayatollah Khamenei demande à M. Forouzandeh de «déployer ses efforts pour assurer une bonne gestion de cet organisme économique et de services». «Il est souhaitable de bien utiliser cette fondation publique afin qu’elle soit au service des déshérités et des mutilés de guerre dans le cadre de la politique générale du pays», a souligné l’ayatollah Khamenei. Le nom de M. Forouzandeh avait circulé ces dernières semaines dans les milieux pétroliers comme possible nouveau patron de la puissante Compagnie nationale iranienne des pétroles (NIOC). La Fondation («Bonyad» en persan) gère des milliers d’entreprises de toutes sortes et toutes tailles à travers le pays, employant des centaines de milliers de personnes. Elle s’était même lancée dans le transport aérien en créant une compagnie indépendante, Bon Air, mais qui a été obligée de déposer son bilan cette année à la suite de difficultés financières. Le nouveau patron de la fondation est un ancien ministre de la Défense du gouvernement de l’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Né dans un milieu ouvrier d’Abadan (sud-ouest), M. Forouzandeh était un activiste politique opposé à l’ancien régime impérial du chah d’Iran. Après la révolution, il devient notamment substitut du parquet de la Révolution islamique de sa ville natale et joue ensuite un rôle-clé dans l’organisation de la lutte contre les groupes contre-révolutionnaires. En 1982, il devient le premier gouverneur de Khoramchahr libéré, ville iranienne située sur le fleuve frontalier Arvand (Chatt al-Arab pour les Irakiens), occupée par les forces irakiennes au début de la guerre Iran-Irak. M. Forouzandeh a joué un rôle capital dans la réorganisation des Gardiens de la révolution en leur donnant, dès 1986, une structure militaire indépendante de l’armée régulière et en dotant ce nouveau corps d’armée de forces aériennes et navales.
Un ancien ministre de la Défense, Mohammad Forouzandeh, a été nommé jeudi à la tête de la Fondation des deshérités, laissant augurer une reprise en main de cette organisation politico-économique tentaculaire, l’un des piliers du régime iranien. Cette nomination, pour cinq ans, a été décidée par le guide suprême et numéro un du pays, l’ayatollah Ali Khamenei, a annoncé la...
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