Les États-Unis ont annoncé l’imposition de 100 % de droits de douane sur des produits européens dont des fleurons français comme le Roquefort, le foie gras et la moutarde dans le cadre des sanctions prises en raison de l’interdiction communautaire d’importer du bœuf aux hormones. La publication de la liste finale des produits européens exportés aux États-Unis susceptibles d’être frappés de sanctions – qui en doubleront le prix à partir du 29 juillet – était attendue après le feu vert du groupe d’arbitrage de l’Organisation mondiale du Commerce le 12 juillet. La France, l’Allemagne, l’Italie et le Danemark sont les pays les plus lourdement touchés par ces mesures. La Grande-Bretagne est en revanche épargnée en raison de son opposition de longue date à l’interdiction européenne d’importer du bœuf aux hormones des États-Unis et du Canada, a précisé l’ambassadeur Peter Scher, le chef négociateur pour les questions agricoles auprès de la représentante américaine pour le Commerce. Outre ces quatre pays, les autres membres de l’Union européenne, dont notamment l’Autriche, sont affectés indirectement par le fait qu’ils assurent les expéditions de certains de ces produits, a expliqué M. Scher. L’Union européenne aurait dû lever son interdiction sur le bœuf américain traité avec six hormones spécifiques, traitement qui ne présente aucun danger selon les scientifiques américains et des organismes internationaux, a poursuivi l’ambassadeur américain. Le groupe d’arbitrage de l’OMC avait estimé que l’embargo européen sur le bœuf aux hormones des États-Unis et du Canada n’avait pas de fondement scientifique suffisant et de ce fait n’était pas compatible avec les règles du commerce multilatéral. Devant le refus européen de lever son embargo en mai malgré la décision de l’OMC, les États-Unis avaient annoncé une liste préliminaire de produits européens susceptibles d’être sanctionnés d’un montant de 202 millions de dollars, correspondant selon eux au manque à gagner de leurs producteurs de bœuf. Le groupe d’arbitrage de l’OMC l’a réduit à 116,8 millions de dollars. L’Union européenne estime pour sa part le préjudice commercial à 53 millions de dollars et a offert de compenser les États-Unis en augmentant le quota d’importation du bœuf non traité aux hormones. Mais cette offre a été rejetée par Washington en expliquant que le quota actuel de quelque 11 000 tonnes par an est déjà loin d’être rempli. Les États-Unis ont aussi rejeté une proposition européenne de vendre du bœuf aux hormones, étiqueté comme tel.