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Actualités - OPINION

TRIBUNE Le "Virus environnement"

Parc national, parc régional, zones protégées, réserves naturelles... Ces appellations résonnent dans les oreilles d’un visiteur qui s’attarde dans les bureaux du ministère de l’Environnement ou du ministère de l’Agriculture à Paris. Les projets de planification et d’aménagement rural, les débats sur l’occupation des sols, le plan bleu de la Méditerranée, les tables rondes et les conflits sur l’environnement en zones de montagne : ce remue- ménage nous parvient de tous les pays méditerranéens et par tous les moyens d’information ; et l’on se demande comment nous, au Liban, nous n’avons pas encore été contaminés par le «Virus environnement»! Néanmoins, des voix timides s’élèvent sans grande cohérence pour dénoncer la pollution des eaux, de l’atmosphère, des sols, et quoi encore ? Mais nous oublions l’essentiel : l’origine première de toute pollution, à savoir la pollution par le béton. Phénomène irréversible ? «Oui» et pour une très longue période malheureusement. Mais appliquons-nous au moins à sauver ce qui reste des zones vertes du Metn et du Kesrouan. Comment ? Tout simplement par une loi moderne sur la construction qui aurait pour fondement, à titre d’exemple, les points suivants : – Zone d’urbanisation, délimitée, discutée et négociée par un comité local assisté d’un conseil municipal du village concerné et approuvée par la Direction générale de l’urbanisme. – Zone dite agricole à plan parcellaire conforme à une réglementation stricte du code rural. – Zone forestière et réserves naturelles à protection soutenue. Est-ce demander l’impossible que de souhaiter un plan d’occupation des sols dans une région qui doit à tout prix garder l’harmonie entre l’activité urbaine, l’agriculture, la forêt et le tourisme? Depuis quand le problème vital de la conservation du sol qui porte une couverture végétale nécessaire à la vie est une affaire limitée à la circonscription foncière d’une commune ? Comme si une atteinte à l’équilibre biologique dans une zone de montagne ne touchait pas directement et à très court terme une zone voisine. Pensez, amis lecteurs, qu’il n’a pas fallu moins de plusieurs centaines ou milliers d’années pour qu’à partir d’une roche-mère inerte, la nature ait pu fabriquer, par un heureux hasard, les 40 cm d’épaisseur de sol arable qui couvre les flancs de nos montagnes et qu’il ne faut pas plus de quelques minutes pour qu’un coup aveugle de pelle mécanique balaie cette terre précieuse, et fasse réapparaître la roche-mère aride et impropre à la végétation. La nature se refait-elle-même ? Pas tout à fait ; Ce qui se disait il y a 30 ans n’est plus valable de nos jours; la désertification frappe brutalement à nos portes et la destruction systématique de la forêt dans les pays d’Afrique en est l’exemple le plus frappant. Déjà, les précipitations diminuent sensiblement sur la chaîne du Mont-Liban et la neige se fait rare. Des mesures rapides devraient être prises aux niveaux les plus élevés pour protéger bois et forêts contre un mouvement d’urbanisation rapide et anarchique qui risque de compromettre dangereusement la qualité de l’habitat dans nos villages; et il est parfaitement absurde de rejeter sur le conseil municipal d’un tout petit village la lourde responsabilité de prendre des décisions d’une telle gravité.
Parc national, parc régional, zones protégées, réserves naturelles... Ces appellations résonnent dans les oreilles d’un visiteur qui s’attarde dans les bureaux du ministère de l’Environnement ou du ministère de l’Agriculture à Paris. Les projets de planification et d’aménagement rural, les débats sur l’occupation des sols, le plan bleu de la Méditerranée, les tables rondes...