Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé lundi de créer une agence européenne pour la reconstruction du Kosovo, chargée de coordonner l’aide et l’assistance humanitaire et financière internationale destinée à la province. Le quartier général et administratif de cette Agence sera situé à Thessalonique (Grèce), et son centre opérationnel à Pristina (Kosovo). Ce centre opérationnel sera, conformément aux souhaits de la Commission européenne, doté d’un degré considérable d’autonomie pour mettre en œuvre la reconstruction du Kosovo en utilisant les services généraux de l’agence à Thessalonique. Il regroupera les ingénieurs et experts chargés concrètement de distribuer l’aide humanitaire et d’établir des plans concrets de reconstruction des infrastructures et des maisons détruites pendant la guerre du Kosovo. La Grèce, qui avait insisté pour que Thessalonique soit le quartier général de l’agence, s’était prononcée pour l’établissement de différents centres opérationnels, notamment à Pristina mais aussi à Tirana et au Monténégro. La Commission européenne, soutenue par une majorité de pays membres de l’Union européenne, a estimé de son côté que l’agence devait en priorité servir à la reconstruction du Kosovo. Les sanctions contre la RFY Une première conférence des donateurs pour le Kosovo se tiendra le 28 juillet à Bruxelles. L’UE a affecté dans son budget 2000 une réserve de 500 millions d’euros pour le Kosovo. Les Quinze sont arrivés dans le même temps lundi à un accord de principe recommandant la levée de certaines sanctions contre la République fédérale de Yougoslavie (RFY), en priorité l’embargo aérien et les contacts sportifs. Les ministres européens des Affaires étrangères ont demandé à la Commission européenne de faire rapidement des propositions concrètes à ce sujet. Ils ont également souligné la nécessité d’exempter le plus rapidement possible le Monténégro et le Kosovo des sanctions, notamment l’embargo sur le pétrole. Les Quinze ont justifié cette recommandation en expliquant que ce genre de sanctions, qui affectent directement la population de la RFY, devaient être les premières à être levées. En revanche les sanctions financières, notamment l’interdiction d’effectuer de nouveaux investissements en RFY, sont maintenues jusqu’à nouvel ordre, de même que l’interdiction pour les principaux dirigeants serbes de se rendre dans les pays de l’Union. Les Quinze ont mis l’accent dans ce contexte sur la nécessité de supporter toutes les forces démocratiques en RFY, notamment les municipalités qui manifestaient en faveur des valeurs démocratiques. Ils ont également réaffirmé leur soutien au gouvernement démocratiquement élu du Monténégro et à son programme de réformes économiques et politiques. L’Union européenne a enfin annoncé son intention d’ouvrir rapidement les négociations avec la Macédoine pour la conclusion d’un accord d’association et de coopération économique avec ce pays.