Le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar a assuré lundi le président syrien Hafez el-Assad de la disposition de son pays à aider à la réussite des efforts de paix au Proche-Orient. «M. Aznar a informé le président de la position espagnole favorable au principe de l’échange de la terre contre la paix et exprimé la disposition de son pays à participer à tout (effort) pour faire progresser le processus de paix vers son objectif», a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence syrienne M. Gébrane Kourié. Le chef du gouvernement espagnol a été reçu par M. Assad au lendemain de son arrivée à Damas, première étape d’une tournée dans la région axée sur le processus de paix. Il a transmis à M. Assad un message du roi d’Espagne Juan Carlos ainsi qu’une invitation à visiter l’Espagne. M. Aznar et son homologue syrien Mahmoud el-Zohbi, qui participait à l’entretien, ont informé M. Assad des «résultats de leurs discussions sur le développement des relations bilatérales», selon M. Kourié. Les deux chefs de gouvernement ont rencontré peu auparavant des hommes d’affaires syriens et espagnols, en présence notamment du ministre de l’Économie Mohammad al-Imadi, selon l’agence officielle Sana. Au terme de cette rencontre, les deux parties ont décidé de former un comité ministériel pour développer la coopération commerciale et économique et encourager les investissements. M. Zohbi a souhaité «voir des compagnies espagnoles investir en Syrie». La balance commerciale penche en faveur de la Syrie. En 1998, les exportations espagnoles (équipements électriques) vers la Syrie ont atteint 93 millions de dollars (M USD). Les exportations syriennes (pétrole, coton et produits alimentaires) vers l’Espagne se sont chiffrées à 150 M USD. L’Espagne a accordé à la Syrie un crédit commercial de 55 M USD à l’occasion de la visite de M. Aznar, selon des sources espagnoles. Dans la matinée, M. Aznar a visité le monument des martyrs ainsi que le centre culturel espagnol, l’Institut Cervantes, où il a remis des diplômes à des étudiants. Il a également visité la Mosquée des Ommeyyades dans le vieux Damas. Le chef du gouvernement espagnol a quitté en fin de journée Damas pour Amman, deuxième étape de la tournée qui doit le mener également à Beyrouth, Jérusalem et Gaza. Cette tournée intervient au moment où l’espoir d’une relance du processus de paix israélo-arabe est ravivé par l’arrivée au pouvoir en Israël du Premier ministre israélien travailliste Ehud Barak.