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UNIVERSITÉS - Médecine , commerce et ingénierie sont les disciplines les plus demandées La France , destination préférée des étudiants libanais
Par DE BESSES Benoît, le 19 juillet 1999 à 00h00
La France reste la destination privilégiée des étudiants libanais. Pour la dernière année scolaire, le ministère français de l’Éducation nationale en recensait 2 900 pour les établissements relevant de sa compétence, un chiffre auquel il faut ajouter les étudiants des instituts privés non conventionnés. Le mouvement ne semble pas près de se ralentir. Les locaux du Centre culturel français (CCF), passage obligé pour tout prétendant aux études en France, accueillent chaque année plus de 10 000 personnes, du simple curieux au candidat le plus motivé. Parmi ces derniers, environ sept cents partent chaque année étudier en France, dont la plupart en deuxième et troisième cycle. Doté d’un Centre de documentation et d’information universitaire sans équivalent, le service culturel de l’ambassade de France, qui intervient également dans la procédure d’attribution du visa, répond aux questions que les aspirants au départ ne manquent pas de se poser : que faire, où le faire et comment le faire ? Taux d’admission encourageants 5 860 étudiants se sont déjà renseignés auprès du CCF depuis le début de l’année. Concernant les études de premier cycle, cent quatre-vingt-quinze personnes ont déposé une demande de visa pour la rentrée prochaine parmi les détenteurs du baccalauréat français, et cent dix-neuf pour les diplômés du bac libanais à Beyrouth. Dans la première catégorie, cent cinquante-cinq ont été admis dans l’une des universités de leur choix, tandis que quarante sont pour l’instant recalés. Parmi les seconds, environ la moitié a obtenu satisfaction, trente-cinq sont en attente et trente ont été refusés. Les étudiants déboutés disposent néanmoins de recours pour tenter à nouveau leur chance. Outre les faiblesses du dossier scolaire, l’insuffisance des capacités d’accueil est mise en avant pour expliquer les échecs de candidatures. En effet, en faculté comme en cité universitaire, les places ne sont pas illimitées, alors que les étudiants ont tendance à postuler pour les mêmes disciplines (dans l’ordre : médecine, économie-gestion, ingénierie, pharmacie), essentiellement en région parisienne. Cet argument devrait plaider en faveur d’un rééquilibrage Paris - province. «Il est dans l’intérêt des étudiants libanais de choisir des universités de province, avance Philippe Cappelaere, attaché linguistique chargé de l’enseignement supérieur au CCF, car non seulement elles ne sont pas plus mauvaises que les parisiennes, mais il est souvent plus facile d’y entrer car il y a plus de place». Il reste que si les bourses allouées par la France ne sont pas aussi nombreuses que par le passé, les étudiants libanais occupent toujours une place de choix dans l’université et les grandes écoles françaises, où leur réussite n’a souvent rien à envier à celle de leurs camarades français, malgré des tests de langue assez peu sélectifs. Ces tests, qui ne concernent que les diplômés du baccalauréat libanais postulant pour un premier cycle, ont un faible taux d’échec. Motivations variées Par la suite, tout n’est qu’affaire d’acclimatation au système scolaire français, acclimatation qui, habituellement, ne fait pas trop défaut au Libanais ayant choisi la France, souvent imprégné de la culture du pays. La francophonie ou la présence sur place de membres de la famille d’une partie des Libanais ne sont pas les seuls facteurs attractifs pour les étudiants. Dans un contexte de crise économique, le faible coût des études constitue un attrait non négligeable pour nombre d’entre eux, au point que certains envisagent les études en France comme un moyen d’économie par rapport à l’enseignement privé libanais. «Les étudiants sont parfois surpris d’apprendre que les facultés françaises sont quasiment gratuites, remarque M. Cappelaere, et certains voient à tort dans cette gratuité le signe d’un enseignement de mauvaise qualité». Il met également en avant, outre un coût peu élevé et une sélection linguistique raisonnable, «le large éventail de formations de grande tenue scientifique, l’absence de système de quotas et la valeur reconnue des diplômes acquis en France, qui permet de trouver un emploi facilement au Liban». La bonne insertion professionnelle des diplômés du système éducatif français est en effet indissociable de l’attrait exercé par ce pays. Mais, afin que subsiste cette situation, la condition sine qua non pour obtenir l’agrément du service culturel de l’ambassade est la cohérence entre le cursus scolaire de l’étudiant et la formation envisagée en France. «On envoie des étudiants, pour qu’ils reviennent ensuite au Liban, pays qui a besoin des forces vives de sa jeunesse» , souligne M. Cappelaere.
La France reste la destination privilégiée des étudiants libanais. Pour la dernière année scolaire, le ministère français de l’Éducation nationale en recensait 2 900 pour les établissements relevant de sa compétence, un chiffre auquel il faut ajouter les étudiants des instituts privés non conventionnés. Le mouvement ne semble pas près de se ralentir. Les locaux du Centre...
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